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Droit de douane : "Nos importateurs sont en apnée", s’inquiète le président de la Confédération des Vignerons Indépendants sur RTL

Avant la rencontre clé entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, Jean-Marie Fabre insiste sur la nécessité de désescalader tout en restant ferme pour protéger le secteur viticole.

Vin français (image d'illusration)
Crédit : AFP
L'invité de RTL : Jean-Marie fabre, directeur des vignerons indépendants de France
00:06:12
L'invité de RTL : Jean-Marie fabre, directeur des vignerons indépendants de France
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Antoine Cavaillé-Roux - édité par Marie Guermeur
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Le compte à rebours a commencé. Le 1er août approche à grands pas, et avec lui, une menace qui pèse sur l'économie viticole française : des droits de douane américains pouvant atteindre 30%. Jean-Marie Fabre, président de la Confédération des Vignerons Indépendants de France et viticulteur lui-même, craint une catastrophe pour les petits producteurs, déjà fragilisés par une succession de crises.


Les États-Unis représentent un marché crucial pour les vignerons français. "C’est le premier pays à consommer au monde, et les Américains sont très attirés par le vin français", explique Jean-Marie Fabre. En effet, les exportations de vin vers les États-Unis génèrent environ 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, un chiffre qui n’est pas à prendre à la légère. Si ce marché venait à se refermer, l'impact serait immédiat et lourd de conséquences.

Pour les vignerons indépendants, qui représentent plus de 60% de la production viticole en France, les États-Unis sont essentiels. "Pour 2/3 d’entre eux, l’export représente plus de 40% de leur chiffre d’affaires, et les USA à eux seuls représentent environ un tiers de ces ventes internationales", précise-t-il.

Le spectre de la surtaxe de 30%

L’histoire pourrait bien se répéter. En 2019, dans le cadre d’un conflit entre Boeing et Airbus, l’administration Trump avait déjà imposé des taxes de 25% sur certains produits européens, dont le vin français. Les conséquences avaient été dramatiques : un milliard d'euros de pertes en seulement un an. "C’était un coup très dur pour tout le secteur", se souvient Jean-Marie Fabre.

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Aujourd'hui, la perspective d’une surtaxe de 30% résonne comme une véritable menace pour l’économie française. Le vin, secteur pesant 92 milliards d’euros, est l’un des moteurs de la balance commerciale du pays. Si ce marché clé venait à se réduire, ce sont non seulement les producteurs mais aussi les emplois en France qui seraient directement impactés.

Depuis plusieurs années, le secteur viticole français lutte contre une série de crises. Le changement climatique, les difficultés sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, et plus récemment l’inflation causée par la guerre en Ukraine, ont déjà considérablement affecté les marges des producteurs. "Nos charges de production ont explosé, et la demande a baissé à cause du pouvoir d’achat contracté de nombreux ménages à travers le monde", souligne Jean-Marie Fabre. Ajouter une surtaxe de 30% serait donc un coup de grâce.

Les importateurs sont dans une position difficile. Ils sont en apnée, attendant une désescalade des tensions

Jean-Marie Fabre, président de la Confédération des Vignerons Indépendants de France sur RTL

De son côté, la Confédération des Vignerons Indépendants travaille sans relâche avec les autorités françaises et européennes pour éviter une telle issue. "Nous espérons vraiment qu’aucune surtaxe ne viendra alourdir la situation." Si Jean-Marie Fabre avait la chance de s’adresser à Ursula von der Leyen avant sa rencontre avec Donald Trump, il serait clair dans ses demandes : "Défendre fermement les intérêts stratégiques de l’Europe, mais sans sacrifier un secteur aussi vital que le nôtre." "C’est la meilleure manière de fragiliser notre secteur et de nous condamner", alerte le viticulteur.

Selon lui, il faut agir avec fermeté, mais éviter de cibler directement les vignerons français, dont l’exportation vers les États-Unis représente une part cruciale de leur activité. "Nous devons rappeler que nous sommes le premier marché pour les produits américains", rappelle-t-il, confiant dans la capacité de l’Europe à utiliser ses atouts pour négocier sans se laisser exploiter.

Pour les 7 000 vignerons indépendants qu’il représente, l’espoir reste de mise, même si les risques d’une escalade commerciale sont bien réels. "Il faut de la désescalade, mais aussi de la fermeté. L’Europe doit défendre ses intérêts sans exposer un secteur aussi stratégique et fragile que celui du vin."

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