INFO RTL - Les vins rouge et rosé de plus en plus boudés par les Français

Les ventes de vins en supermarché continuent de baisser en France. Elles ont baissé de 4,2% sur un an, ce qui représente 35 millions de bouteilles vendues en moins sur un an, entre 2024 et 2025, d'après des chiffres du paneliste Circana pour RTL. La baisse concerne principalement les vins rouges (-5.1%) et les rosés (-6%).

Une couleur tire son épingle du jeu. Dans ce contexte de déconsommation, le vin blanc résiste et voit même ses ventes progresser de 0.6% en volume et même de 2% en valeur. Si on ne compte que les vins blancs français, AOP et IGP, la hausse du nombre de bouteilles vendues oscille même entre 3,6 et 6,8%. Tout l'inverse des autres couleurs.

Dans le détail, le rouge est toujours le vin le plus vendu en grande surface avec 325 millions de bouteilles, suivi du rosé 280 millions de bouteilles, et du blanc 185 millions.

Pourquoi le rosé et le rouge sont-ils boudés ?

Trop tannique, trop capiteux, le vin rouge correspond de moins en moins au palais des Français. Il est trop fort aussi, avec un degré d'alcool qui avoisine parfois les 15°. Il a l'image du gros rouge qui tâche de nos grands-parents et la baisse de consommation de viande n'arrange rien. Résultat, 17 millions de bouteilles vendues en moins sur un an dans les grandes surfaces, une baisse de 5%.

Le rosé fait encore pire (-6%), mais là c'est conjoncturel et pas structurel. Vin sensible à la météo par excellence, il est victime d'un temps particulièrement mauvais, avec un été 2024 historiquement pluvieux et un début d'année 2025 tout aussi humide, notamment dans le sud.

Si le blanc surnage dans ce marasme, c'est parce qu'il a l'image d'un vin plus facile à boire, moins complexe que le rouge, mais aussi frais et terrasse compatible que le rosé. La Bourgogne a bien anticipé ce changement d'habitude. La région qui produisait majoritairement du vin rouge au début des années 2000 fait désormais 70% de vin blanc.

Un changement d'habitudes constaté par les cavistes

Saint-Véran, Pouilly-Fumé, Viré-Clessé, Mâconnais, Saint-Péray, Saint-Joseph Blanc ou Crozes-Hermitage blanc… Guillaume vend ses appellations à tour de bras dans sa cave du IIIe arrondissement de Lyon. Ici, ce sont surtout les vins blancs de Bourgogne et de la vallée du Rhône qui ont la cote. Mais c'est quand même une tendance générale vers le vin blanc que ce caviste mesure chaque jour.

"Ce n'est pas des vins 'prise de tête' mais des vins toujours dans la convivialité. Des jeunes aussi qui vont découvrir le vin grâce au vin blanc pour le côté apéritif. Les gens consomment moins en moins de viande rouge, donc ils ont tendance à se tourner vers des viandes blanches, voire des plats simplement végétariens. Dans ce cas-là, on va chercher plutôt un vin blanc, effectivement, qui sera plus indiqué pour l'accompagnement", analyse le caviste.

Sur les terrasses des cafés le soir, entre amis, Pierre le dit sans détour. Contrairement à ses parents, il est plus blanc que rouge. "Je pense que c'est un peu plus accessible, un petit peu moins fort. Ça demande peut-être un petit peu moins d'éducation au niveau pour savourer le produit. Peut-être un peu plus sucré souvent aussi, puis moins fort en goût, je pense que ça passe plus facilement à l'apéro". Le vin blanc, nouvelle star de l'apéro, reste toujours à consommer avec modération, bien sûr.

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