À Gaza, le bilan continue de s'alourdir. Entre le 27 mai et le 7 juillet, près de 798 personnes ont été tuées par Israël alors qu'elles tentaient d'obtenir de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, dont 615 à proximité de sites gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a indiqué le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. "La plupart des blessures sont des blessures par balle", a ajouté le Haut-Commissariat.
Vendredi 11 juillet, des tirs près d'un site de distribution ont encore fait des morts. L'armée israélienne avait déjà reconnu avoir ouvert le feu en direction de "suspects" présentant une "menace" aux abords des centres de l'organisation, où se pressent chaque jour des foules immenses. "Des examens approfondis ont été menés [...] et des instructions ont été transmises aux forces sur le terrain après en avoir tiré les leçons", a-t-elle déclaré vendredi, en réponse aux chiffres annoncés par l'ONU.
L'ONU et les principales organisations humanitaires refusent toujours de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle sert les objectifs militaires israéliens et viole les principes humanitaires de base. Cette organisation, soutenue par les États-Unis et par Israël, est chargée de la distribution de l'aide, auparavant pilotée par les Nations unies.
La Défense civile de la bande de Gaza a également fait état, ce vendredi, d'au moins 30 morts dans plusieurs opérations militaires israéliennes à travers le territoire palestinien. Selon Mohammad al-Moughayyir, un responsable de cette organisation, dix personnes ont notamment été tuées par des tirs de l'armée israélienne alors qu'elles attendaient pour recevoir de l'aide humanitaire près de Rafah, dans le sud de Gaza. Une jeune fille et une femme ont également péri dans deux frappes aériennes israéliennes sur les villes de Gaza et de Khan Younès.
Le ministère palestinien de la Santé a également annoncé qu'un jeune homme de 23 ans avait été battu à mort par des colons israéliens dans un village de Cisjordanie occupée, déjà théâtre d'affrontements une semaine auparavant. Saif al-Din Musalat "est mort après avoir été violemment battu, sur l'ensemble du corps, par des colons cet après-midi à Sinjil, au nord de Ramallah", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère, Annas Abu El Ezz.
"Le jeune homme a été blessé et est resté dans cet état pendant quatre heures. L'armée nous a empêchés de l'atteindre et ne nous a pas permis de l'emmener. Lorsque nous avons finalement réussi à l'atteindre, il était en train de rendre son dernier souffle", a témoigné Abdul Samad Abdul Aziz, habitant d'un village voisin de Sinjil.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a affirmé ne pas être en mesure de répondre dans l'immédiat. Elle a déclaré, par ailleurs, avoir démantelé ces derniers jours "une cellule terroriste" à Khan Younès, dans le sud également, saisissant des armes et du matériel militaire et détruisant un tunnel d'environ un kilomètre de long.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. "La situation reste extrêmement difficile dans la zone : tirs nourris, frappes aériennes intermittentes, bombardements d'artillerie, ainsi que la poursuite de la destruction par des bulldozers des camps de déplacés et des terres agricoles", a dit à l'AFP un témoin à Khan Younès, qui a demandé à conserver l'anonymat.
La distribution de l'aide, vitale pour les plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien assiégé, constitue, selon le Hamas, l'un des enjeux des négociations indirectes en cours au Qatar pour tenter d'avancer vers une trêve entre Israël et le mouvement islamiste, après 21 mois de guerre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait dit, jeudi, espérer qu'un accord sur une trêve de 60 jours, comprenant la libération de dix otages retenus dans la bande de Gaza, puisse être trouvé "d'ici quelques jours". Il s'est dit prêt également à négocier un cessez-le-feu permanent, à condition que le Hamas soit démilitarisé et abandonne la gouvernance du territoire.
Le Hamas de son côté a rappelé à plusieurs reprises qu'il exigeait le retrait israélien de Gaza, des "garanties" sur le caractère permanent d'un cessez-le-feu et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
Le Hamas s'était dit prêt, mercredi, à libérer dix otages dans le cadre d'un accord de trêve, en faisant état de négociations "difficiles" avec Israël. Sur les 251 personnes enlevées le jour de l'attaque du Hamas contre Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
"Nous aurons probablement un cessez-le-feu de 60 jours. Nous ferons sortir le premier groupe [d'otages], puis nous utiliserons ce cessez-le-feu de 60 jours pour négocier une fin à tout cela", a déclaré jeudi Benjamin Netanyahu, au terme d'une visite à Washington, sur la chaîne Newsmax. "Si cela peut être obtenu par la négociation, tant mieux. Sinon, nous l'obtiendrons par d'autres moyens", a-t-il prévenu.
Au moins 57.823 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les offensives israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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