Coronavirus en Europe : la pandémie repart mais l'OMS ne juge pas nécessaire de reconfiner
L'Europe est en train de faire face à un rebond de l'épidémie de Covid-19. Malgré tout, l'OMS a estimé que le vieux continent pourra s'en sortir sans avoir à imposer de nouveau un confinement généralisé.

Malgré un fort rebond des contaminations, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que la pandémie de Covid-19 pouvait être gérée en Europe sans verrouiller à nouveau la société, la Banque mondiale avertissant de son côté que la crise pourrait faire basculer 100 millions de personnes dans l'extrême pauvreté.
En Europe, la préparation des autorités et les connaissances accumulées ces derniers mois devraient permettre d'éviter un verrouillage de la société dans son ensemble, ont estimé l'OMS et le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef), qui ont également appelé les gouvernements européens à favoriser la réouverture des écoles fermées depuis près de six mois, en prenant des mesures pour éviter la propagation du virus.
"Les fermetures d'écoles sans précédent et prolongées dans le but de protéger les élèves contre la Covid-19 leur causent d'autres préjudices", ont estimé les deux agences onusiennes.
Les chiffres de nouveaux cas de contaminations en 24 heures publiés le 20 août en France, en Italie, en Allemagne ou encore en Espagne sont inquiétants et montrent un rebond de la pandémie, souvent à la faveur des vacances, de fêtes et de déplacements.
Les jeunes, vecteurs de la maladie
En Espagne, 7.039 nouveaux cas se sont déclarés. En France, le chiffre était de 4.771 nouveaux cas, une progression inédite depuis mai. En Allemagne, ce sont 1.707 nouveaux cas qui ont été dépistés alors qu'en Italie, le ministère de la Santé a fait état de 845 nouveaux cas.
Dans tous ces pays, les jeunes, souvent peu malades voire asymptomatiques, ont été désignés comme les principaux vecteurs de ces nouvelles contaminations. "Je comprends que les gens veuillent faire la fête. Mais il y a une manière de faire la fête", a déclaré le directeur du centre d'alertes sanitaires pour l'Espagne, Fernando Simon.
Pour le professeur Massimo Galli, responsable du département des maladies infectieuses au prestigieux hôpital Sacco à Milan (Italie), "les voyages sont aussi une source de problèmes. Je ne veux pas avoir l'air de celui qui en a après les jeunes, mais certains épisodes m'ont frappé, par exemple celui de ces neuf jeunes rentrés positifs de Croatie".
Mesures économiques exceptionnelles
En
Allemagne, la chancelière Angela Merkel a déclaré que "le doublement des nouveaux cas" observés en moyenne chaque jour "dans toute l'Allemagne
ces trois dernières semaines" constitue une "évolution qui ne devrait
pas se poursuivre mais que nous devrions au contraire juguler".
Cette
situation a conduit Berlin à déclarer pratiquement toute l'Espagne et
les côtes de la Croatie - des destinations prisées des vacanciers
allemands - zones à risque et à imposer tests et quarantaines au retour.
L'Allemagne a annoncé, dans la nuit du 20 au 21 août, qu'elle allait devoir de nouveau recourir à l'emprunt l'an
prochain pour financer un déficit budgétaire important en raison de
l'impact continu de la pandémie. L'Allemagne, traditionnellement
championne de la rigueur budgétaire et qui a accumulé les excédents
budgétaires ces dernières années, va donc rompre pour la deuxième année
consécutive avec son orthodoxie en la matière.
Face au rebond de
la pandémie, en Europe et dans bien d'autres pays, les restrictions se
multiplient. L'épidémie a fait au moins 788.242 morts depuis fin
décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources
officielles.
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