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3 min de lecture
Images satellites du site de Fordo en Iran
Crédit : Satellite image ©2025 Maxar Technologies / AFP
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Qu’il est difficile de s’y retrouver en temps de guerre. Entre la vérité des Iraniens, la vérité des Israéliens, la vérité de Donald Trump, c’est propagande à tous les étages ! Tout le monde ment en effet, plus ou moins. Mais comment s’informer en temps de guerre lorsque chaque camp raconte ce qu’il veut ?
On en a encore la preuve avec les frappes américaines sur les installations nucléaires en Iran. En fait, tous les acteurs de cette guerre mentent, avec une mention spéciale tout de même au guide suprême iranien puis à Donald Trump. Le 26 juin, l’ayatollah Ali Khamenei qui réapparaissait après 13 jours de mise au secret, a déclaré que les installations nucléaires de son pays n’avaient subi que peu de dégâts. Pas de chance, le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères assure, lui, qu’elles ont été "gravement endommagées", en ajoutant même "c’est certain".
Donald Trump, lui, semble mentir sur le stock d’uranium enrichi, de 408 kilos, que l’Iran aurait transféré juste avant les premières frappes israéliennes. Le président dit que ce n’est pas vrai. Or les images satellites montrées par des spécialistes américains assurent le contraire, de même que certains services de renseignements européens. Ces 408 kilos auraient été répartis sur plusieurs sites, rapporte le Financial Times. Ce stock d’uranium enrichi est une étape indispensable avant de fabriquer la bombe et sera au centre des prochaines discussions entre l’Iran et les États-Unis, annoncées par Donald Trump.
Parmi les quelques vérités dans ce que disent les uns et les autres, on trouve par exemple le fait avéré par les images satellites que le programme d’enrichissement d’uranium a été effectivement détruit et qu’il faudra beaucoup de temps pour que l’Iran le reconstitue. Autre fait qui paraît acquis : le réacteur à eau lourde d’Arak a également été détruit.
Trump et Nétanyahou disent vrai encore à propos du site sensible de Natanz, très vraisemblablement inopérant après avoir reçu au moins deux bombes perforantes GBU-57. En revanche, le doute subsiste à propos du 3ᵉ site important du programme nucléaire iranien, enfoui sous terre : Fordo. Contrairement à ce que prétend Donald Trump, il ne serait que partiellement endommagé. On est donc en plein brouillard de la guerre, personne ne peut dire avec certitude si le programme nucléaire iranien a été retardé de quelques mois ou de plusieurs années. C’est pourquoi le chef d’état-major israélien a déclaré le 24 juin qu’il faudrait une deuxième ou "nouvelle phase" à cette guerre, sans en dire plus bien sûr.
Dans ce conflit, il faut un arbitre. Cet arbitre, c'est l’agence internationale à l’énergie atomique, l’AIEA dont le chef Rafael Grossi a été reçu le 25 juin par Emmanuel Macron. Ses inspecteurs étaient en Iran avant la guerre et l’AIEA veut y retourner le plus vite possible, voilà qui promet.
On a déjà connu pareil jeu du chat et de la souris à la fin des années 1990 dans l’Irak de Saddam Hussein. L’AIEA réclamera des visites intrusives sans prévenir les Iraniens. C’est pourquoi des responsables à Téhéran mettent la pression sur le pouvoir pour ne pas les laisser revenir. Ils mettent en avant le motif que l’AIEA n’a pas condamné la guerre déclenchée par Israël. Bref, on va mettre du temps encore avant de connaître la vérité sur les dégâts réels de cette drôle de guerre au Moyen-Orient.
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