Saddam Hussein : comment la traque du dictateur irakien a-t-elle été organisée ?
3 min de lecture
Saddam Hussein : comment la traque du dictateur irakien a-t-elle été organisée ?
PODCAST - Saddam Hussein a été l'un des dictateurs les plus craints de la fin du XXe siècle. Il est longtemps resté l'incarnation parfaite de l'ennemi à éliminer, surtout pour les Américains. Après les attaques du 11 septembre 2001, les États-Unis le considèrent comme le coupable idéal.
Cette photo montre le dictateur irakien déchu Saddam Hussein après sa capture dans une vidéo présentée le 14 décembre 2003 par les autorités américaines lors de la conférence de presse à Bagdad annonçant officiellement son arrestation.
Crédit : Sabah ARAR / AFP
Saddam Hussein, le dictateur tout-puissant devenu l'homme à abattre
00:27:23
Augusto Pinochet : une dictature aux milliers de morts qui hante encore le Chili
Pendant plus de 30 ans, Saddam Hussein a dirigé l'Irak d'une main de fer. Véritable boucher sanguinaire, il n'a pas hésité à massacrer son propre peuple. En dehors de ses frontières, le dictateur inquiétait à un tel point que son nom était devenu l'incarnation du mal aux yeux des Américains, étant considéré comme l'homme à abattre.
Dans les années 1970, Saddam Hussein avec sa moustache fine, s'est façonné peu à peu une image de jeune chef arabe moderne, amateur de barbecue et de vin rosé. Une vision qui a séduit les Occidentaux. Mais peu à peu, plus personne n'était dupe. Le chef a commis de nombreuses atrocités, y compris contre son propre peuple.
Le 11 septembre 2001, des attentats ont frappé l'Amérique. Très vite, le gouvernement américain a trouvé des responsables. Parmi eux, le "boucher de Bagdad" qui est, à leurs yeux, un coupable idéal. Bien que les attaques aient été fomentées par Ben Laden et Al-Qaïda du côté de l'Afghanistan, le régime irakien est devenu une des cibles de George W. Bush. Le nouveau président américain entendait terminer le travail inachevé par son père, dix ans auparavant, et débarrasser le monde de Saddam Hussein.
Des jeux de cartes pour le repérer
Washington prit alors le prétexte d'une inspection de l'ONU entravée par le régime irakien. Les Américains ont cherché à rallier une large coalition à leur cause en évoquant de supposées "armes de destruction massive", présentes en Irak. En réalité, le programme nucléaire irakien était totalement à l'arrêt depuis les années 1980. Ce "mensonge" d'État sera notamment dénoncé par la France au Conseil de sécurité. Mais malgré le veto français, l'opération "Liberté Irakienne" sera lancée le 19 mars 2003.
Dès le départ, le bunker de Saddam Hussein a été bombardé, mais sans résultat. Les GI's ont vite avancé et ont atteint Bagdad en quelques jours. Le 9 avril 2003, la statue du tyran a été déboulonnée. Le régime de Saddam est alors tombé. Mais le dictateur irakien demeurait introuvable.
Sa chute révèlera au monde sa folie des grandeurs, ses palais des mille et une nuits, mais aussi les salles de torture, les charniers, ainsi que le train de vie de ses proches. Chez son fils aîné, Oudaï, on retrouvera plus de 2 millions de dollars d'alcool, de cigares.
Le dictateur dans un bunker improvisé
La traque de Saddam Hussein et de ses sbires a duré plusieurs mois. Des jeux de cartes, réalisés par le gouvernement américain, ont été distribués aux soldats pour les aider à identifier les visages des dignitaires du régime. Les membres de son clan finissent par tomber, les uns après les autres. L'ancien maître de Bagdad est resté introuvable. Il était terré, dans une planque dans le désert irakien, d'où il envoyait des vidéos appelant son peuple à l'insurrection. Cela a duré jusqu'au mois de décembre 2003, jusqu'à ce qu'un de ses gardes du corps finisse par révéler sa dernière position connue.
Le 14 décembre 2003, en pleine nuit, les forces spéciales américaines se sont dirigés vers une ferme isolée, non loin du village natal du dictateur, Tikrit. Là, dissimulé sous une trappe métallique, se cachait un trou minuscule. À l'intérieur, il y avait un homme recroquevillé, au visage creusé, à la barbe grise. Saddam Hussein était quasiment méconnaissable.
La scène a été filmée. Dans la vidéo, toujours aussi sûr de lui, le dictateur affirme : "Je suis Saddam Hussein, je suis le président de l'Irak et je suis prêt à négocier". Il semblait croire qu'il était encore en position de force. Cette arrestation a signé la fin de la traque du dictateur déchu. Trois ans plus tard, il a été jugé, puis pendu à l'aube du 30 décembre 2006.
>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Éric Brunet retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des
notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous
désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre
équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio