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Conflit Hamas-Israël : les lourdes conséquences de l'explosion de l'hôpital à Gaza

Au lendemain du drame qui a fait des centaines de victimes à Gaza, les autorités israéliennes et palestiniennes nient être à l'origine de l'explosion. Les États-Unis se retrouvent sans interlocuteur dans le monde musulman, où les populations mettent la pression sur leurs dirigeants.

L'explosion d'un hôpital à Gaza a fait des centaines de morts selon un bilan provisoire.

Crédit : SAID KHATIB / AFP

GAZA - Émotion internationale après le bombardement de l'hôpital Ahli Arab

00:04:40

Emilie Baujard & Brice Dugénie

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Un degré supplémentaire dans l'horreur a été atteint dans la soirée du mardi 17 octobre dans la bande de Gaza, quand l'hôpital Ahli Arab a explosé, bâtiment dans lequel étaient pris en charge des patients, mais où s'étaient aussi réfugiés de nombreux Gazaouis qui pensaient être ici à l'abri des bombes. Ce drame, qui a fait au moins 471 morts selon un bilan révélé mercredi en début d'après-midi, a fait réagir l'ensemble de la communauté internationale.

Israël a les coordonnées GPS de tous ces bâtiments, qui sont censés être protégés. Les services de secours à Gaza continuent de chercher d'éventuels survivants dans les décombres. De son côté, l'ONU demande un accès humanitaire immédiat à la bande de Gaza.

Les autorités israéliennes et palestiniennes se renvoient la balle

Mardi soir, les deux parties (Israël et Hamas) se menaient une guerre médiatique pour tenter de désigner le responsable. Ce mercredi matin, les États-Unis semblent accréditer la version d'Israël. Dès son arrivée sur le sol israélien, Joe Biden s'est dit "profondément attristé et choqué" par l'explosion à Gaza tout en soutenant que cette explosion était due au Hamas et pas à l'armée israélienne. Dès mardi soir, Tel Aviv a démenti avoir frappé l'hôpital, à grand renfort de cartes et d'interviews en toutes les langues et sur tous les supports. L'armée assure que l'explosion est due à un tir de roquette raté par le djihad islamique. 

À Gaza, les autorités assurent qu'il s'agit d'un missile israélien. Elles prennent pour preuve la charge explosive et l'onde de choc de l'explosion. La direction de l'hôpital explique aussi que le bâtiment était visé par deux missiles d'avertissement le 14 octobre au soir, soit trois jours avant la frappe.

Les rôle extrêmement complexe des États-Unis

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Le drame qui a frappé l'hôpital à Gaza a totalement changé la donne dans ce conflit. Le président américain n'a plus d'interlocuteur à court terme dans le monde musulman, car la diplomatie américaine semble avoir été piégée. La frappe a eu lieu juste avant que Joe Biden ne quitte les États-Unis. Dans la foulée, la Jordanie a annoncé l'annulation de ce mini-sommet qui devait avoir lieu ce mercredi entre les présidents américain, jordanien, égyptien et palestinien. Ils devaient se rencontrer afin de discuter et de tenter de trouver des solutions pour apaiser les esprits et les armes.

L'administration américaine doit désormais trouver comment apaiser la situation, sans le moindre interlocuteur dans le monde musulman. À l'heure actuelle, ce dernier tourne le dos aux États-Unis. Joe Biden n'a plus qu'un seul interlocuteur, qu'il a rencontré ce matin, Benjamin Netanyahu. Dans ce conflit si clivant et si compliqué, il reste difficile de prétendre trouver une solution lorsqu'ils ne peuvent parler qu'à un seul des deux camps. 

Un drame qui mobilise les populations

Depuis la frappe sur l'hôpital à Gaza, les pays musulmans voient leur population se mobiliser davantage sur le sujet. Le drame a provoqué une forte émotion. Des manifestants sont descendus dans les rues en Turquie, en Jordanie, en Tunisie en Cisjordanie, au Liban, en Iran. Le Hezbollah, mouvement islamiste, appelle même à une journée de colère.

Ces populations, ces opinions publiques, très choquées et en colère, peuvent faire basculer les décisions politiques de leurs dirigeants. Ainsi, cette frappe peut changer la donne dans les heures et les jours ) venir. Après l'émotion viennent souvent les décisions. Cela a déjà été le cas mercredi matin où le président égyptien a déjà refusé l'ouverture du passage de Rafah et les évacuations de Gazaouis en Égypte. Le chef d'État a estimé que ce serait la fin du rêve des Palestiniens d'obtenir un État. Un première décision qui devrait être suivie par d'autres dans les heures à venir.

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