Bombardements au Liban : l'accès aux ruines de Beyrouth contrôlé par le Hezbollah

Pilonné depuis une dizaine de jours, le sud de Beyrouth ressemble aujourd'hui à une ville fantôme. C'est là que de très nombreuses cibles du Hezbollah ont été visées par l'armée israélienne. Les journalistes étaient conviés ce mercredi 2 octobre par le Hezbollah pour constater les dégâts. Ce quartier de la capitale est méconnaissable.

Lorsque je m'y suis rendue pour la dernière fois vendredi, juste après ce raid massif qui a tué Hassan Nasrallah et le commandement du Hezbollah, des familles commençaient à quitter le secteur de Dahieh. Leur fuite a duré tout le week-end et ce mercredi après-midi, plus personne, pas un passant, pas une voiture circulant sur les artères de ce quartier connu pour être un des plus densément peuplés et animés de la capitale. 

Rien que des commerces, dont les rideaux de fer sont déformés par l'onde de choc des explosions. Du verre brisé au sol, des amas de métal et de pierre. Une fumée âcre enveloppe les rues, le bourdonnement des drones est incessant. Et de nombreux bâtiments ne sont plus que des amoncellements de gravats. Dahieh a bel et bien des allures de ville fantôme.

Une visite sous forme de communication du Hezbollah

Depuis le raid massif de vendredi et la mort du chef du Hezbollah, les journalistes n'accédaient que très difficilement à la banlieue sud. Les hommes du groupe paramilitaire quadrillent le quartier sur leurs scooters et interrogent quiconque se trouve dans ce secteur sans être connu de leur organisation. Cet après-midi, le Hezbollah a organisé sa communication, convié les journalistes. 

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Le chef du département de l'information du Hezbollah, Mohamed Afif, a donné une conférence de presse. Il s'est exprimé sur les décombres d'un bâtiment. "Alors que je ne souhaite à aucun des journalistes présents de travailler comme éclaireur à la solde des sionistes. Si vous voulez, vous pouvez vous assurer que ce sont des immeubles civils exclusivement habités par des civils libanais et qu'il n'y a rien là-dessous qui contenait une quelconque activité militaire", a-t-il assuré.

Journalistes locaux et étrangers ont été escortés tout au long de ce tour très particulier sur les sites de trois frappes où des portraits d'Hassan Nasrallah avaient été dressés en amont et où, scène planifiée ou non, un jeune homme a scandé face à la presse sa fidélité à Nasrallah. À peine une heure de visite avant de regagner les quartiers du centre de Beyrouth. 

Où sont passés les habitants du quartier ?

Encore aujourd'hui, des familles en errance étaient à la rue. Des femmes, des enfants, beaucoup se trouvaient sur la place des martyrs, sur la corniche. De nombreuses familles ont trouvé refuge dans les écoles de la capitale. Chaque établissement accueille plusieurs centaines de personnes qui n'ont rien eu le temps d'emporter dans leur fuite. Des chaînes de solidarité se mettent en place. Et puis certains choisissent même de quitter le pays. Cela semblait encore inimaginable il y a quelques semaines. Mais des Syriens et des Libanais vont trouver refuge en Syrie.