INVITÉ RTL - Mort de Hassan Nasrallah : le Hezbollah est "considérablement fragilisé", selon Hugo Micheron

Au Liban, le Hezbollah est-il détruit ? Le 27 septembre dernier, son chef, Hassan Nasrallah, a été tué dans une frappe israélienne en banlieue de Beyrouth, son nom s'ajoutant à la longue liste des commandants du Hezbollah éliminés ces dernières semaines. 

Au micro d'Amandine Bégot ce lundi 30 septembre, Hugo Micheron, spécialiste du Moyen-Orient, estime que "le Hezbollah est extrêmement diminué par la mort de son chef charismatique, en place depuis 30 ans, qui était l'incarnation même du mouvement". 

"Le Hezbollah est une milice armée par l'Iran depuis 40 ans avec des moyens exceptionnels, précise-t-il. Mais c'est aussi une organisation politique et caritative, il faut le dire avec beaucoup de précaution, qui nourrit une partie de la basse chiite dans la banlieue sud de Beyrouth. On ne détruit pas une organisation aussi puissamment armée depuis 30 ou 40 ans simplement par la mort du leader". 

Le chercheur estime qu'entre "la mort de Nasrallah, la mort des différents cadres militaires de l'organisation, l'affaire des bipeurs qui a semé un énorme doute et une forme de paranoïa, tout ça a considérablement fragilisé cette organisation". 

Selon Hugo Micheron, des incertitudes planent désormais sur l'avenir du Liban. Il s'interroge : "Est-ce que le Hezbollah va se disloquer ? Et dans ce cas-là, que vont devenir les dizaines de milliers de combattants du Hezbollah qui sont jeunes, qui ont été formés militairement, qui ont des armes ?"

"C'est pour cela que certains parlent de potentielle guerre civile, ajoute-t-il. La question, c'est de savoir comment vont se recanaliser un certain nombre de dynamiques qui étaient très prégnantes jusque-là".

"La question est de savoir, poursuit-il, comment va évoluer l'Iran face à ce qui est un affaiblissement considérable de son influence au Moyen-Orient dans l'immédiat".

Hugo Micheron sur RTL

Par ailleurs, Hugo Micheron estime qu'Israël se préparait au terrain libanais "depuis dix ans au moins, même peut-être plus, probablement depuis 2006, depuis la dernière guerre du Liban".

"Le 7 octobre a été un énorme coup de tonnerre et une surprise parce qu'il a montré qu'Israël ne regardait plus Gaza, analyse Hugi Micheron. Ils se sont d'ailleurs avérés assez peu préparés à l'invasion qui s'en est suivie à Gaza. À l'inverse, quand Israël a décidé de s'occuper du Hezbollah, on a vu avec quelle rapidité ils ont été capables de désosser tout le commandement militaire et aussi avec un niveau d'information, d'informateurs et de compromissions au sein du Hezbollah et probablement même au sein de l'Iran qui montrent que les capacités exceptionnelles d'Israël dans cette guerre".

Ainsi, "l'axe de la résistance, c'est-à-dire tous les réseaux pro-iraniens qui s'étendent de Téhéran à Beyrouth, est considérablement affaibli". "La question est de savoir, poursuit-il, comment va évoluer l'Iran face à ce qui est quand même un affaiblissement considérable de son influence au Moyen-Orient dans l'immédiat". 

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