Un mois après le coup d'État, les violences montent dans le pays entre manifestants prodémocratie et forces de l'ordre. Ce mercredi 3 mars, l'émissaire onusienne pour la Birmanie a déploré au moins trente-huit manifestants tués, et plusieurs blessés, lors d'une journée "la plus sanglante" depuis un mois. Alors que les forces de sécurité continuent de tirer à balles réelles, la France a appelé dans la soirée à mettre un terme à la répression.
L'émissaire onusienne pour la Birmanie a appelé les membres de l'ONU à prendre des sanctions "fortes". "J'ai eu une discussion avec l'armée et l'ai avertie que les États membres et le Conseil de sécurité pourraient prendre des mesures importantes, fortes", a déclaré la Suissesse Christine Schraner Burgener lors d'une visioconférence de presse.
Ce mercredi, les forces de sécurité ont ouvert le feu à balles réelles dans plusieurs villes pour disperser les rassemblements. L'émissaire fait pour le moment état de 38 morts. "Nous avons maintenant plus de 50 morts depuis le début du coup d'État, et de multiples blessés", a ajouté Christine Schraner Burgener.
Interrogée sur les conditions posées par les militaires à une visite de sa part en Birmanie, réclamée depuis un mois par l'ONU, l'émissaire a répondu qu'ils lui avaient dit qu'elle était la bienvenue, mais "pas maintenant". De son côté, Emmanuel Macron a tweeté dans la soirée, à la suite de cette annonce macabre. La "France appelle à mettre immédiatement un terme à la répression en Birmanie, à libérer les personnes détenues et à respecter le choix démocratique du peuple birman" dans les urnes, a-t-il affirmé.
"Nous sommes horrifiés et révulsés par les violences atroces perpétrées contre les Birmans pour leurs appels pacifiques au rétablissement du gouvernement civil", a également déclaré le département d'État américain, appelant le monde à condamner "d'une seule voix" cette répression, et notamment la Chine à "utiliser son influence" auprès de la junte.
Sur le terrain judiciaire, la répresison se poursuit également. L'ex-président de la République, Win Myint, déjà inculpé pour ne pas avoir respecté des restrictions liées au coronavirus, est désormais accusé d'avoir enfreint la Constitution, a indiqué à l'AFP l'avocat Khin Maung Zaw. Aung San Suu Kyi, toujours tenue au secret, est pour sa part visée par quatre chefs d'accusation, notamment "incitation aux troubles publics".
Dautres part, six journalistes birmans, dont Thein Zaw, un photographe de l'agence américaine Associated Press (AP), ont été inculpés. Ils sont poursuivis pour avoir "causé la peur parmi la population, répandu de fausses informations (...) ou incité des employés du gouvernement à la désobéissance", selon leur avocate. Ils encourent jusqu'à trois ans de détention.
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