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Des manifestants en Birmanie le 14 février 2021
Crédit : STR / AFP
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La répression est imminente en Birmanie. Ce dimanche 14 février, les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants, tandis que des militaires se déployaient et qu'internet était presque totalement coupé. Des chars ont été aperçus à Rangoun, la capitale économique. Des déploiements de soldats ont été constatés dans d'autres villes, d'après des images diffusées sur les réseaux sociaux. Les télécommunications étaient de nouveau très perturbées avec "une coupure internet quasi-générale" dans l'ensemble du pays, selon l'ONG Netblocks.
À Myitkyina (nord), plusieurs personnes ont été blessées quand les forces de l'ordre ont tiré pour disperser des manifestants, d'après une journaliste locale. "Ils ont lancé du gaz lacrymogène, puis ont tiré", a-t-elle déclaré à l'AFP, sans pouvoir préciser si des balles réelles ou des munitions en caoutchouc avaient été utilisées. Cinq journalistes ont été interpellés, d'après un média local.
Réagissant à cette escalade de la répression, les ambassadeurs en Birmanie des États-Unis, du Canada et de plusieurs pays de l'Union européenne ont exhorté l'armée à "ne pas recourir à la violence", dans une déclaration commune.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, leur a fait écho en demandant au pouvoir birman de "garantir que le droit de se réunir pacifiquement est pleinement respecté et que les manifestants ne sont pas soumis à des représailles". Antonio Guterres a également demandé aux militaires d'autoriser "d'urgence" la diplomate suisse Christine Schraner Burgener à venir sur place "pour évaluer directement la situation", a précisé son porte-parole.
Les chefs de la junte seront "tenus pour responsables", a tweeté Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie. "C'est comme s'ils avaient déclaré la guerre au peuple birman".
Le putsch du 1er février a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans. La peur des représailles est dans tous les esprits dans le pays, où les soulèvements populaires de 1988 et 2007 ont été réprimés dans le sang par les militaires. Malgré cela, la mobilisation contre le coup d'État ne faiblit pas avec de nombreux fonctionnaires (enseignants, médecins, employés de chemin de fer...) en grève. Dimanche, pour le neuvième jour consécutif, les Birmans sont descendus par dizaines de milliers dans les rues.
L'armée a de son côté diffusé une liste de sept militants parmi les plus renommés de Birmanie, qu'elle recherche activement pour avoir encouragé les manifestations. Responsables politiques, militants, journalistes, médecins, étudiants: quelque 400 personnes ont été arrêtées depuis le putsch. Sur la liste des sept "fugitifs" figure Min Ko Naing, un leader du mouvement étudiant de 1988, qui a déjà passé plus de 10 ans en prison.
Certains Birmans craignent aussi que la libération massive cette semaine de plus de 23.000 prisonniers par l'armée n'ait été orchestrée pour semer le trouble en relâchant des individus peu recommandables, tout en faisant de la place dans les prisons pour les détenus politiques.
La situation a fait l'objet de nombreuses condamnations internationales, Washington détaillant une série de sanctions à l'encontre de plusieurs généraux. Ces derniers contestent la régularité des élections de novembre, massivement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi. Ils affirment avoir pris le pouvoir en respectant la Constitution et ont ordonné aux journalistes d'arrêter de parler de "coup d'État".
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