En 1991, elle est assignée à résidence à Rangoon quand elle reçoit le Prix Nobel de la Paix. 20 ans plus tard, elle vient tout juste d'être libérée lorsque sort le film The Lady de Luc Besson. The Lady, c'est comme ça qu'on l'appelle en Birmanie, puisque la junte militaire a interdit de prononcer son nom.
Dans ce film, elle apparaît comme une sorte de sainte laïque. Et c'est comme ça que le monde entier la voit : un Mandela au féminin. Un Ghandi au chignon fleuri. C'est d'ailleurs l'un de ses héros. Elle est belle, ça ne gâche rien. Et cultivée. C'est une jeune fille de bonne famille, qui a fait ses études à Oxford. Un rat de bibliothèque qui rêvait de devenir écrivain.
Son destin bascule en 1988. Elle vit en Grande-Bretagne avec son mari et ses deux fils, mais elle se rend en Birmanie auprès de sa mère mourante. Elle n'en partira plus. La mère de famille rangée est devenue la figure emblématique de l'opposition.
Et ça, c'est en quelque sorte son héritage. "Je ne pouvais pas, en tant que fille de mon père, rester indifférente." Voilà ce qu'elle dit lors de son premier discours d'opposante. Son père, c'est le général Aung San, le héros de l'indépendance birmane.
Elle n'avait que deux ans lorsqu'il a été assassiné. Elle en a gardé une image complètement idéalisée. Son portrait est partout chez elle. Elle cite régulièrement ses principes, ses prises de position. Et elle lui emprunte son indépendance, sa ténacité et sa rigueur morale.
Jusqu'à l'autoritarisme, jusqu'à l'intolérance. De fait, elle a exclu les musulmans de son parti il y a deux ans. On la décrit comme une bouddhiste chauvine. C'est sa culture, celle de son peuple. C'est aussi le moyen de se maintenir au pouvoir face à la junte. Et en fait, elle avait annoncé la couleur depuis longtemps...
Je ne suis pas Mère Teresa, j'ai toujours été une femme politique
Aung San Suu Kyi, Conseillère spéciale de l'État etporte-parole de la Présidence de la République de l'Union de Birmanie
"Je ne suis pas Mère Teresa, j'ai toujours été une femme politique." Il faut se souvenir qu'en 99, alors que son mari mourait d'un cancer en Angleterre, Aung San Suu Kyi n'est pas allé à son chevet parce qu'elle avait peur de ne plus pouvoir revenir en Birmanie ensuite.
La cause avant tout. Aujourd'hui, la non-violente tolère la violence au nom de la démocratie. À propos de son héros, Ghandi, George Orwell a écrit : "Jusqu'à preuve de leur innocence, les saints doivent toujours être considérés comme coupable".
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