Le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi a passé vendredi 13 novembre la barre lui permettant d'être majoritaire au sein du Parlement birman, ouvrant la voie à un changement politique historique. D'après les derniers résultats communiqués par la commission électorale, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a remporté 348 sièges et sera donc majoritaire, malgré la présence d'un quart de députés militaires non élus.
Ce raz-de-marée pour le parti de la prix Nobel de la paix ne laisse que des miettes à ses adversaires, notamment le parti au pouvoir des héritiers de la junte militaire. La LND domine dans toutes les régions du pays, y compris les zones frontalières peuplées de minorités ethniques. "Ce sera vraiment un Parlement dominé par la LND, ils seront capables de faire adopter toutes les lois qu'ils souhaitent et ils n'auront pas à former de coalition", analyse Richard Horsey, expert indépendant de la Birmanie.
Mais il estime toutefois que pour cette période de transition, la "dame de Rangoun" aussi surnommée le "Papillon de Fer" par ses partisans, devra s'attacher à "garder tout le monde à bord" et être diplomate avec les militaires. Elle se retrouve néanmoins, pour la première fois, en position de force face à ceux qui l'ont maintenue 15 ans en résidence surveillée.
Aung San Suu Kyi a déjà appelé le président birman et le chef de l'armée à des discussions de réconciliation nationale. Elle devrait se rendre lundi 9 novembre à Napyipidaw, la capitale administrative située à cinq heures de route de Rangoun, pour la reprise de la session du Parlement sortant, occasion de négociations en coulisses. Jusqu'ici les ex-généraux au pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte en 2011, après des décennies de dictature militaire, ont annoncé qu'ils joueraient le jeu du passage de relais.
Même la puissante armée birmane s'est dite prête jeudi à "coopérer" et le président Thein Sein a félicité Aung San Suu Kyi pour "avoir remporté l'approbation du peuple" lors des premières élections libres depuis 25 ans. La réaction de l'armée à une écrasante victoire était l'un des principaux motifs d'inquiétude, Aung San Suu Kyi ayant promis de détricoter un système donnant aux militaires un pouvoir politique considérable.
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