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Des membres de la communauté tchétchène de France se rassemblant devant le Conseil d'Etat à Paris pour protester contre le terrorisme le 3 juin 2018.
Crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP
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L’assassin de Samuel Paty, ce professeur du collège de Conflans-Sainte-Honorine, était d’origine tchétchène. Abdoullah Anzorov était né à Moscou avant de rejoindre la France avec ses parents à l’âge de 6 ans.
Comment peut-on évaluer l’importance de cette communauté tchétchène dans l’Hexagone? Ils seraient entre 30.000 et 40.000, il n'y a pas de chiffres précis. On sait qu’ils ont quitté leur pays pour échapper la guerre, à la torture. D’où leur statut de réfugié accordé pratiquement à tous, même si certains sont sujets à caution.
Court rappel historique : cette région du Caucase a été le théâtre de deux conflits particulièrement sanglants qui ont opposé (en 1994-1996 puis en 1999-2000) les indépendantistes au pouvoir russe. Ils ont fait 175.000 victimes en majorité des civils.
Si Moscou reprendra le contrôle de la petite république musulmane, la capitale russe connaitra une série d’attentats terroristes. Aujourd’hui, la Tchétchénie est sous la coupe de l’implacable président Ramzan Kadyrov, un pro-poutine qui ne se prive pas d’éliminer ses opposants, journalistes, politiques ou islamistes.
Peut-on expliquer ainsi la radicalisation d’une partie de ceux et celles qui ont quitté leur patrie d’origine ? Il y a la très grande majorité, partie pour espérer vivre en paix, et puis ceux (environ 4.000 Tchétchènes) qui, selon les services de renseignement, ont gonflé les rangs de l’État islamique en Syrie et en Irak.
L’ennemi viscéral n’est plus le Russe mais le chrétien occidental et le musulman qui ne respecte pas ou mal le Coran, avec une retombée d’importance : un dixième des djihadistes ayant rejoint Daesh depuis la France serait d’origine tchéchène, notamment des naturalisés comme Khassanbek Tourchaev, le sniper capturé en 2015 et condamné à 10 ans de prison par la Cour d’assises spéciale de Paris.
Comment et où vit cette communauté tchétchène en France ? Les familles souvent nombreuses se sont installées principalement en région parisienne, à Strasbourg, à Nancy, à Toulouse, à Nice et bénéficient du statut de refugiés. Le titre de séjour du tueur de Conflans-Sainte-Honorine courait jusqu’en 2030.
Très solidaires, les clans familiaux étant vraiment influents, les Tchétchènes règlent leurs affaires entre eux. Leurs enfants sont plutôt bien intégrés sur le plan scolaire et encore plus au niveau sportif.
Trafics d’armes, de drogue, rackets, extorsion... Des faits que démentent les représentants de la diaspora y voyant une infamante stigmatisation. Mais à Dijon, en juin dernier, les affrontements entre Tchétchènes et jeunes Français d’origine magrébine posent question.
En mai 2015, l'un d'entre eux fut l'auteur de l'agression mortelle au couteau près de l’opéra à Paris. Khamzat Azimov, tué par des policiers, était fiché S comme 300 individus radicalisés issus comme lui de la communauté tchétchène de France.
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