La Tchétchénie interdit les musiques "trop lentes" et "trop rapides"

C'est une nouvelle forme de censure, qui ne passe pas inaperçue. La ministre de la Culture de Tchétchénie vient d’annoncer l’interdiction de certaines musiques dans le pays. Les nouvelles créations "trop lentes" ou "trop rapides" vont disparaitre du catalogue musical tchétchène, comme l'a rapporté CNN.

Dans le détail, "toutes les compositions musicales, vocales et chorégraphiques" devront respecter "un tempo allant de 80 à 116 battements par minute (BPM)" explique la ministre Musa Dadayev. Et cela concerne tous les styles musicaux, de la pop à la techno. Concrètement, une majeure partie des musiques occidentales ne sont pas dans la fourchette autorisée : Que je t'aime de Johnny Hallyday par exemple est à 133 BPM, Quand la musique est bonne de Jean-Jacques Goldmann à 128 BPM. Les tubes plus récents sont aussi concernés, comme ceux de Calogero (vainqueur de l'album RTL 2023), bien au-dessus de 116 battements par minute.

Le gouvernement tchétchène veut imposer "au peuple et aux enfants l’avenir de l’héritage culturel du peuple tchétchène" a indiqué le ministre de la Culture. Selon elle, il est "inadmissible d’emprunter la culture musicale à d’autres peuples". En effet, les chansons traditionnelles du pays sont plus lentes.

Les artistes ont jusqu’au 1er juin pour réécrire les musiques de leur répertoire qui ne répondraient pas aux critères, sous peine de ne pas être autorisés à les jouer en public. Depuis son arrivée au pouvoir en 2007, le président Ramzan Kadyrov mène une politique très violente, notamment envers les personnes LGBT. Elles sont nombreuses à s’identifier aux styles de musiques électroniques, house ou techno, d'où cette nouvelle mesure.

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