Les arrestations s'accélèrent en Algérie depuis que le chef d'état major des armées, le général Ahmed Gaid Salah, est devenu l'homme fort du pays. Ces dernières semaines, les plus puissants chefs d'entreprises, considérés comme des proches de la famille Bouteflika, sont les cibles de la justice et passent ces derniers jours en prison. Mais un virage a été pris samedi 4 mai.
Selon une source sécuritaire relayée par l'AFP, Saïd Bouteflika frère et ex-conseiller de l'ancien président, a été arrêté au lendemain du 11e vendredi de manifestations massives à travers le pays. Cible de la vindicte populaire, qui demande que les hommes au pouvoir "partent tous", il avait jusqu'ici été épargné par ce que certains appellent une purge menée par le général Gaid Salah.
Saïd Bouteflika n'est pas le seul à avoir été interpellé. Deux anciens poids lourds du renseignement algérien ont eux aussi été appréhendés. Le général Mohamed Mediene dit "Toufik", patron des services secrets d'Algérie durant 25 ans, et l'ex-coordinateur des services de renseignements Athmane Tartag alias "Bachir" sont aussi dans l’œil du cyclone..
Ni la police ni l'armée algériennes n'étaient joignables par l'AFP dans l'immédiat pour commenter officiellement cette information, qui fait figure de séisme. Saïd Bouteflika, 61 ans, était considéré comme le véritable homme fort du palais présidentiel depuis l'accident vasculaire cérébral dont a été victime son frère Abdelaziz en avril 2013.
Homme fort de facto du pays depuis qu'il a lâché l'ex-président, dont il avait été un fervent soutien dans le passé, le général Ahmed Gaïd Salah, entretient des relations houleuses avec le général "Toufik". Mi-avril, il l'avait accusé publiquement de "conspirer" pour entraver les solutions de sortie de crise et lui avait "lancé un dernier avertissement".
Sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, le général Gaïd Salah avait poussé "Toufik" à la sortie en septembre 2015, puis avait contribué à la dissolution de son service placé sous la tutelle de l'armée mais qui était considéré comme un État dans l'État.
Le général Tartag, présenté par la presse algérienne comme un proche de Saïd Bouteflika, avait lui été limogé aussitôt après la démission du chef de l'État. Lui aussi semblait avoir été visé indirectement par des accusations du chef d'état-major qui avait dénoncé une réunion entre des "individus connus (...) en vue de mener une campagne médiatique virulente contre l'armée".
Selon la presse, cette rencontre avait réuni le général "Toufik", le général Tartag et Saïd Bouteflika. Mais le dit "Toufik" avait nié avoir rencontré le général Tartag à cette "pseudo-réunion", dans une déclaration transmise à des médias.
L'ancien homme fort de l'armée algérienne, le général Khaled Nezzar, a accusé récemment Saïd Bouteflika de vouloir instaurer l'état d'urgence ou l'état de siège, et d'avoir même envisagé de limoger le général Gaïd Salah, avant la démission de son frère.
Le général Gaïd Salah a récemment appelé la justice à "accélérer la cadence" des enquêtes, une demande assimilée à une "injonction" par ses détracteurs. Certains observateurs craignent que, tout en étant une réponse à la contestation qui dénonce les liens entre le pouvoir et les "oligarques", ces enquêtes servent de levier de "purge" interne.
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