Alexeï Navalny, menacé d'arrestation, retourne en Russie
Le principal opposant à Vladimir Poutine a pris un avion de Berlin en direction de Moscou, cinq mois après son empoisonnement.

Les services d'État russes l'ont prévenu. Si Alexeï Navalny revient en Russie, il risque d'être arrêté. L'opposant politique, à Berlin depuis son empoisonnement au Novitchok il y a cinq mois, a quand même pris le risque ce dimanche 17 janvier, de retourner en Russie, son pays.
"Je suis certain que tout va bien se passer. On va m'arrêter ? Ce n'est pas possible, je suis innocent", a lancé Alexeï Navalny en montant à bord, avant d'ajouter: "En Allemagne, c'était bien, mais rentrer à la maison c'est toujours mieux".
À l'aéroport Vnoukovo de Moscou, où l'opposant est attendu à 19h20, partisans de Navalny et forces anti-émeutes ont déjà pris position en masse. "Comme d'habitude, les autorités russes sont caractérisées par leur peur", a d'ailleurs réagi Alexeï Navalny en montant à bord de son avion.
Depuis que le pire ennemi du président Vladimir Poutine a annoncé mercredi son intention de rentrer, les services pénitentiaires russes (FSIN) l'ont mis en garde et assuré qu'ils seraient "obligés" de l'arrêter pour avoir violé les conditions d'une peine de prison avec sursis à laquelle il a été condamné en 2014. L'opposant est aussi visé depuis fin décembre par une nouvelle enquête pour fraude, soupçonné d'avoir dépensé pour son usage personnel 356 millions de roubles (3,9 millions d'euros) de dons.
Alexeï Navalny, plus grand opposant de Vladimir Poutine en Russie, était tombé dans le coma fin août 2020 lors de son retour d'une tournée électorale en Sibérie. Hospitalisé en Russie puis transféré à Berlin, il est longtemps resté hospitalisé. Pendant ce temps, plusieurs laboratoires européens ont analysé la substance découverte dans son sang : il s'agit d'un agent innervant de type Novitchok, développé à l'époque soviétique à des fins militaires.
Depuis, Alexeï Navalny n'a eu cesse d'accuser les services secrets russes, le FSB, de l'avoir empoisonné tandis que ces derniers critiquent les services secrets occidentaux, ou l'hygiène de vie du responsable politique. De son côté, Poutine avait récusé toute implication du Kremlin et déclaré mi-décembre : "Si on l'avait voulu, l'affaire aurait été menée à son terme".