Affrontements, émeutes, maisons incendiées... Que se passe-t-il en Irlande du Nord ?

Des émeutes raciales ont éclaté à Ballymena, en Irlande du Nord, suite à l'inculpation de deux adolescents roumains pour une agression sexuelle présumée. Les tensions ont dégénéré en affrontements violents, blessant plusieurs policiers et entraînant des actes de vandalisme ciblant des familles étrangères.

Un véhicule incendié en marge d'une émeute xénophobe en Irlande du Nord

Crédit : Charles McQuillan / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

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De violents troubles ont éclaté ces derniers jours dans la ville de Ballymena, au nord de l’Irlande du Nord, après l’annonce de l’inculpation de deux adolescents pour une agression sexuelle présumée contre une jeune fille. La situation a dégénéré en émeutes raciales et affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre, faisant au total 32 policiers blessés sur deux nuits de violences.

Tout a commencé lundi 9 juin au soir, lorsqu’une veillée a été organisée en réaction à une affaire de tentative de viol impliquant deux garçons de 14 ans. Ces derniers sont de nationalité roumaine, un élément qui semble avoir été instrumentalisé par certains manifestants pour attiser des tensions xénophobes.

Après la veillée, des groupes de personnes, dont certaines étaient masquées, se sont rassemblées près du lieu de l’agression présumée, sur Clonavon Road. Des violences ont rapidement éclaté : jets de pierres et de projectiles contre les policiers, vitrines de magasins brisées, véhicules incendiés, et tentatives d’incendie volontaire dans des habitations occupées par des familles étrangères, selon la presse britannique.

Des affrontements qui s'intensifient

Dans la nuit de mardi à mercredi, les affrontements se sont intensifiés. Selon la Police d’Irlande du Nord (PSNI), des cocktails Molotov, des feux d’artifice et des projectiles ont été lancés contre les forces de l’ordre. Dix-sept policiers ont été blessés, certains nécessitant une hospitalisation. Cinq personnes ont été arrêtées pour comportements émeutiers. La police a dû recourir à des balles en caoutchouc et à des canons à eau pour disperser la foule.

Le chef de la PSNI, Jon Boutcher, a dénoncé des actes de "violence insensée" qui mettent en péril non seulement des vies humaines mais également l'enquête judiciaire en cours, rapporte The Guardian. "Ces violences minent les efforts pour rendre justice à la victime", a-t-il déclaré, appelant à la fin immédiate des troubles.

Les dirigeants de l’exécutif nord-irlandais, issus de tous les partis politiques, ont publié une déclaration commune dans laquelle ils condamnent fermement ces violences à caractère raciste et appellent au calme. "Ceux qui attisent les tensions raciales n’ont aucun intérêt pour la justice", affirment-ils, rappelant que les manifestations pacifiques sont un droit, mais que la violence ne peut jamais être justifiée.

Des tensions dans d'autres villes

De plus petites manifestations ont également été signalées dans d’autres villes de la région, notamment à Lisburn, Coleraine, Newtownabbey, Carrickfergus et Belfast. La police n’exclut pas de faire appel à des renforts venus d’Angleterre et du Pays de Galles si la situation devait empirer. Le gouvernement britannique a également réagi : un porte-parole de Downing Street a condamné les troubles et appelé à la retenue. Hilary Benn, secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord, a qualifié ces scènes de "terribles" et a rappelé qu'elles n'avaient "aucune place en Irlande du Nord".

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