Décrit pour comme un homme ennuyeux et peu charismatique, le leader travailliste Keir Starmer posera bientôt ses valises à Downing Street, la demeure historique du Premier Ministre britannique. Favori des sondages depuis le début de la campagne, ce fan d'Arsenal a mené méthodiquement son parti à la victoire, quatorze ans après le départ du dernier premier ministre travailliste, Gordon Brown.
Né dans le sud de Londres d'un père ouvrier et d'une mère infirmière, Keir Starmer tient son prénom de Keir Hardie, premier député britannique travailliste, confie-t-il dans l'une de ces premières interviews pour The Guardian. Il grandit à Surrey, et fréquente l'université de Leeds et celle d'Oxford. Avocat spécialisé dans les droits de l'homme, il a notamment combattu la peine de mort dans les Caraïbes.
Il gagne en notoriété en 2008 en devenant procureur général du Royaume-Uni jusqu'en 2013. Un an plus tard, il est anobli par la reine Élisabeth II pour "services rendus à la loi" et devient "Sir Keir", un titre qu'il refuse qu'on emploie pour s'adresser à lui.
Keir Starmer a entamé sa carrière de politique tardivement, à l'âge de 53 ans, lorsqu'il est élu député à la Chambre des communes en 2015. Cinq ans plus tard, il devient le leader du parti travailliste à la suite d'une élection interne. Depuis qu'il a pris la tête de son parti, l'avocat s'est employé à éliminer l'antisémitisme dans les rangs des militants Labour.
Une cause qui lui tient à cœur puisque ses deux enfants, qu'il n'a pas souhaité mettre en avant lors de cette campagne, ont été élevés dans la foi juive, la religion de sa femme, Victoria Alexander, une avocate devenue agente de santé au National Health Service (NHS). Il se considère lui-même comme athée.
Pour convaincre les Britanniques, Keir Starmer s'est affiché comme un homme posé, réfléchit, sérieux, l'exact opposé du conservateur Boris Johnson, premier ministre de 2019 à 2022. Toujours apprécié par les électeurs conservateurs, Boris Johnson avait été contraint de démissionner après de nombreux scandales et crises politiques.
Avec ses lunettes à monture noire et ses cheveux poivre et sel parfaitement peignés, le travailliste a été comparé à "un robot politique" lors d'un débat politique de la campagne, par un membre du public. Une remarque qui a eu le mérite de faire sourire le nouveau premier ministre. "Je suis candidat pour être Premier ministre, pas candidat pour diriger un cirque", lancera-t-il plus tard dans sa campagne, déterminé à prouver le sérieux de sa candidature.
À la différence de son prédécesseur, Jeremy Corbyn, le nouveau premier ministre est un europhile, opposé au Brexit, ce qui pourrait présager un rapprochement entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. L'avocat a même déjà été accueilli à l'Élysée par Emmanuel Macron en septembre dernier.
Keir Starmer est également parvenu à attirer les électeurs centristes en proposant une ligne pro-entreprise, tout en assurant vouloir lutter contre les inégalités sociales. Des positions jugées contradictoires par ses détracteurs. De cette manière, il a mis définitivement derrière lui le radicalisme du parti Labour, tout en profitant des déboires des conservateurs pour grimper dans les sondages. "Le pays d’abord, le parti ensuite", a-t-il répété tout au long de sa campagne.
Plébiscité par une majorité de Britanniques, Keir Starmer devrait rencontrer le roi Charles III très prochainement, comme l'exige la tradition. Le souverain lui donnera alors l'ordre de former un gouvernement au nom de Sa Majesté.
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