Vente de colis perdus : pourquoi le phénomène prend de l'ampleur en France

C'est normalement impossible d’être passé à côté de ce qu’on appelle les "colis perdus", vendus notamment dans les galeries marchandes. Le principe : des colis qui avaient été achetés sur des sites de e-commerce et qui n'ont pas été remis à leur destinataire ou qui n’ont pas été retirés dans les points relais.

Et qui, finalement, sont vendus au… poids. Ça peut surprendre. Mais c’est justement la logique d’une pochette surprise. Vous avez face à vous des dizaines de colis perdus, vous ne savez absolument pas ce qu’il y a dedans.

Et vous payez en fonction du poids du colis. Soit ce sont des tranches de poids, par exemple 5 ou 10 euros jusqu’à 200 grammes, soit c’est un prix au kilo. Et, là, autant vous dire qu’on voit de tout : généralement de 15 à 40 euros le kilo. 

On n’a aucun moyen de savoir ce qu’il y dedans ? Non, c’est le principe. Total surprise ! Vous avez quand même le droit de tâter, vous pouvez tenter de regarder par transparence mais de toute façon vous ne verrez rien.

Appâter le chaland

Alors, pour appâter le chaland, les vendeurs de ces colis perdus disent qu’il peut y avoir (tout est dans le "il peut y avoir"), des vêtements, des objets connectés, des livres, de la déco, etc. Ils oublient juste de dire que, souvent, c’est ce qu’on appelle de la "poupouille", des babioles expédiées depuis les sites chinois comme AliExpress, Temu ou Shein.

Mais c’est vrai que, parfois, il y a eu des bonnes surprises. Et c’est ce qui alimente l’intérêt de ces ventes de colis perdus.

Pourquoi on en parle autant désormais ?

Parce que c’est la conséquence d’une loi qui interdit la destruction des invendus. Vous vous rappelez peut-être d’images choquantes de produits invendus qui étaient écrasés par des bulldozers.

C’est précisément pour éviter ça que c’est désormais interdit. Mais si c’est interdit de les détruire, il faut bien en faire quelque chose. Donc des entreprises se sont créées sur ce créneau : elles rachètent les colis perdus à petits prix aux grands sites internet (qui sont déjà contents de ne plus payer pour la destruction), et ensuite elles organisent des ventes pour les particuliers.

Mais on fait quoi si ça nous plait une fois le colis ouvert ? C’est là toute l’hypocrisie du système. Parce qu’en réalité c’est vous qui finirez par jeter si les objets ne vous conviennent pas. Ou si vous n’arrivez pas à les revendre sur Le Bon Coin.

Ou alors ils resteront dormir dans vos placards alors qu’on aurait pu organiser leur recyclage. Mais, en attendant, ça marche fort. D’abord parce que c’est le principe d’un jeu de hasard et les Français sont très joueurs.

Et puis ensuite parce qu’on est qu’au début de cette histoire des colis perdus. Quand vous aurez eu le sentiment de vous faire avoir 4 ou 5 fois, vous verrez que ça vous attirera beaucoup moins.

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