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Pourquoi vous n'avez pas encore (vraiment) vu de fraises espagnoles
Olivier Dauvers explique pourquoi on ne voit pas encore vraiment des fraises espagnoles sur les étals de supermarchés.
Les fraises sont les fruits de l'été
Crédit : FRANK PERRY / AFP
Certains sont déçus de ne pas encore avoir vraiment vu des fraises espagnoles sur les étals de supermarchés. Entendons-nous bien, je n’ai pas dit qu’il n’y en a pas du tout, je dis juste : 1/ qu’il n’y en a pas beaucoup et surtout 2/ qu’elles sont étonnamment chères cette année.
Par exemple, la barquette de 500 grammes de fraises espagnoles dans les magasins qui en proposent est souvent à 2,99 euros, soit 6 euros du kilo.
En général, les premières fraises arrivent du Maroc dès le mois de janvier. Ensuite, en février, arrivent les fraises espagnoles. De grosses fraises – pas du tout les fameuses gariguettes qui sont fines et allongées – de grosses fraises, donc, dans des barquettes de 500 grammes.
Elles arrivent au début à 1,99 euros la barquette. Puis tombent à 1,49 euros. Et toutes les enseignes arrivent normalement à faire quelques week-end de promotions à 99 centimes la barquette. Soit 2 euros le kilo seulement !
Et les amateurs de confitures ne s’y trompent pas. Parce qu’ils tombent dessus comme des "morts de faim". Ceci est une dédicace pour Mamie Dauvers mais pas que !
Autant vous dire que c’est pas avec des fraises à 6 euros le kilo qu’on fait de la confiture. L’explication, parce qu’il y en a une, c’est que l’Espagne est en train de totalement rater sa saison. Et comme c’est le premier pays producteur, ça se sent.
Pourquoi l'Espagne rate-t-elle sa saison ?
C'est à cause du sempiternel réchauffement climatique. En fait la production de fraises espagnoles est concentrée dans une région tout au sud du pays, la Province de Huelva, où l’irrigation est plus qu’indispensable. Et il y a une concurrence depuis des années entre l’eau pour l’agriculture et l’eau pour les autres usages. Avec notamment des puits et des forages illégaux.
Bref, l’eau est une ressource convoitée et qui se raréfie sous l’effet des sécheresses à répétition. Les autorités espagnoles ont incité financièrement les fraisiculteurs à arrêter la production de fraises ou à changer de production, pour faire des oliviers par exemple. Tout ça par manque d’eau. Donc la production a baissé.
Et quand la production baisse, les prix montent. C’est vieux comme le monde et c’est pas près de changer. Voilà pourquoi vous n’avez pas vu de fraises à prix cassés cette année. Et qu’il est même assez probable que vous n’en verrez pas. Sauf changement de temps au Sud de l’Espagne.
