"Une première mondiale" : Shein s'installe au BHV de Paris, malgré la controverse

"BHV SHEIN le 5 novembre ouverture à 13H". Le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV, Frédéric Merlin, a publié ce message sur son compte Instagram, vendredi 31 octobre Malgré la vive polémique qui a escorté l'annonce, le dirigeant confirme le partenariat inédit entre le magasin BHV et le géant asiatique de la mode ultra-éphémère Shein. "Une première mondiale", s'est félicité Frédéric Merlin. Shein va en effet inaugurer sa première boutique physique pérenne à Paris.  

Shein ouvrira mercredi prochain, au 6e étage du Bazar de l'Hôtel de Ville dans un espace de plus de 1.000 m2. Créée en 2012, la multinationale chinoise mise sur la vente en ligne et les magasins éphémères. Il s'agit ainsi d'une étape historique dans l'implantation physique de Shein avant d'investir cinq autres magasins aux Galeries Lafayette de Dijon, Reims, Grenoble, Angers et Limoges, aussi détenus par la SGM. 

Cette collaboration annoncée début octobre entre BHV, magasin emblématique parisien, et Shein, porte-étendard de l'ultra fast-fashion est loin de faire l'unanimité. Plusieurs marques françaises (AIME, Culture Vintage, Talm...) ont quitté le BHV, alors que le magasin est déjà déserté par de nombreuses sociétés (Le Slip Français, Maison Lejaby...) en raison de retards de paiement. Disneyland Paris, qui devait être au BHV pour les fêtes, a annulé l'événement. 

Dans ce climat de défiance, une manifestation a réuni le 10 octobre environ 150 grévistes à l'appel de l'intersyndicale, et une pétition en ligne regroupe plus de 110.000 signataires. "J'ai sous-estimé toute l'exposition politico-médiatique qu'il y avait à s'attaquer à ce monument de Paris", a reconnu Frédéric Merlin auprès de l'AFP.

La mairie de Paris profondément inquiète

Visé par une proposition de loi contre l'essor de la mode jetable ultra-éphémère, Shein a écopé cette année en France de trois amendes, d'un total de 191 millions d'euros, pour non-respect de la législation sur les cookies en ligne, fausses promotions, informations trompeuses, et pour ne pas avoir déclaré la présence de microfibres plastiques dans ses produits. 

Le ministre français du Commerce, Serge Papin, perçoit ce partenariat comme un "mauvais signal", tandis que la maire de Paris, Anne Hidalgo, exprime sa "profonde inquiétude".