Taxe sur les petits colis : "On n'arrêtera pas Shein avec", estime Olivier Dauvers

Les députés français en ont rêvé, mais ce sont les ministres de l'Économie des 27 pays de l'Union européenne qui l'ont fait. Le 13 novembre, les ministres ont convenu de supprimer l'exonération des droits de douane pour les petits colis d'une valeur inférieure à 150 euros, et donc, les taxer. Ce surcoût sera déterminé mi-décembre lors de la prochaine réunion des ministres de l'Économie.

Bruxelles réfléchit également en parallèle à instaurer des frais de traitement sur chaque petit colis rentrant dans l'Union européenne. Il s'agirait d'une taxe de deux euros par paquet, indépendamment du nombre d'articles. Dans tous les cas, appelons un chat un chat, il devrait en coûter plus cher de commander des produits qui viennent d'ailleurs.

En 2024, 4,6 milliards de petits colis ont été recensés dans l'Union européenne, dont plus de 9 sur 10 venant de Chine. Cela signifie que près de 150 colis en provenance de Chine arrivent, par seconde, en Europe. 

Des entrepôts Shein pourraient ouvrir en France pour contourner cette taxe

Les entreprises ciblées par ces nouvelles taxes cherchent déjà des moyens de contourner la mesure européenne. Une option serait de continuer à envoyer des petits colis vers l'Angleterre, hors de l'Union européenne, puis de les rerouter vers la France.

Cependant, la solution la plus probable est que des entreprises comme Shein ouvrent des entrepôts en France. Ces derniers seraient alimentés par des conteneurs arrivant par bateau depuis la Chine, plutôt que par des petits colis aériens. Les produits seraient ensuite distribués localement, à l'image de ce que font déjà Amazon, Fnac ou Carrefour avec leurs entrepôts remplis de produits chinois. 

Ainsi, la taxe sur les petits colis n'arrêtera pas Shein, mais réduira simplement le trafic aérien nocturne.