L'OMC a autorisé les États-Unis à taxer pour sept milliards et demi de droits de douanes. Mais cela va-t-il vraiment nous impacter lourdement ? On est dans le symbole
sincèrement. Cela n'a pas empêché de démarrer la
journée par une grosse déprime jeudi, Rémy Cointreau était en chute à la bourse
jusqu'à ce qu'on constate que les liqueurs n'étaient pas dans la liste. On
s'inquiétait pour LVMH : finalement le cuir n'est pas touché.
Dans les faits, seuls les avions assemblés en Europe et vendus aux Etats-Unis
seront 10% plus chers. Mais, c'est une goutte d'eau dans
les carnets de commande de l'avionneur européen car l'essentiel des Airbus
vendus aux compagnies américaines (des A320 Neo notamment) sont produits et
assemblés dans l'usine d'Alabama. Donc les Airbus vendus aux Américains sont
Américains. Et les sous-traitants ne sont pas
concernés.
On se souvient de la
bataille du Roquefort, il y a 20 ans. Notre filière fromage peut-elle être touchée
? Pas trop non plus. Nous exportons aux États-Unis 20
tonnes de fromages, soit 0,003% de nos exportations. Cela va toucher des petites PME qui
faisaient du Chaource au lait pasteurisé uniquement pour les États-Unis. Mais, dans les faits, les géants
mondiaux comme Lactalis ont déjà des usines aux États-Unis (encore une fois)
et nous sommes derrière les Italiens et les Suisses.
En revanche, le secteur des secteur des vins et spiritueux sera le plus concerné. D'abord parce que 25% de plus sur
le prix d'un Chablis ou d'un blanc de Loire, ce n'est pas si négligeable que
ça. Sur ce marché, les producteurs français avaient beaucoup investi pour
reconquérir l'Amérique et attaquer chez eux les très bons vins californiens de
la Napa Valley. Et puis, les États-Unis sont notre
premier marché extérieur pour le vin : 20% de nos exportations.
Nos voisins
européens sont-ils touchés ? En effet. Et cela c'est très amusant. On ne frappe pas les Allemands sur
les exportations de voitures par exemple, mais sur les machines-outils qui sont
le premier secteur industriel à l'export pour les Allemands. Ça fait mal. On frappe nos vins mais pas les Chianti italiens, ni les pâtes d'ailleurs. Il y a beaucoup d'Italiens aux
Etats-Unis, on vous rappelle. On épargne aussi les olives
italiennes mais on frappe les olives espagnoles. Pourquoi ces
différences ?
C'est la même stratégie depuis le début pour Donald Trump. Il veut diviser, fragmenter les blocs en face de lui : l'Europe, la Chine. Et il utilise l'arme douanière pour ça. En fait, cette liste de 150 produits touchés, c'est un peu comme le général Schwarzkopf, lors de la première guerre d'Irak, qui nous expliquait les frappes chirurgicales devant ses cartes.
Et bien là, c'est pareil. Les États-Unis veulent diviser les
Européens, et ça marche. On l'a vu avec la taxe GAFA où les
Allemands nous ont finalement lâché pour sauvegarder leurs exportations de voitures
aux États-Unis. On n'hésite pas à brandir les
symboles dans ces cas-là pour faire peur aux diplomates. On ne va pas tarder à annoncer
qu'on va taxer les jean Levi's et les Harley Davidson.
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