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Sanctions prises contre la Chine : "C'est un front occidental qui se forme", analyse Lenglet

ÉDITO - Pour la première fois depuis 1989, l'Europe prend des sanctions envers la Chine, contre les persécutions des Ouïghours.

Un "centre" suspecté de détenir des Ouïghours, près de Hotan, dans le Xinjiang, ici en mai 2019
Crédit : GREG BAKER / AFP
Ouïghours : l'Europe prend des sanctions contre la Chine
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Sanctions prises contre la Chine : "C'est un front occidental qui se forme", dit Lenglet
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François Lenglet - édité par William Vuillez
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Bruxelles a décidé d'interdire les voyages de quatre officiels chinois, ainsi que le gel d'actifs financiers, en mesure de rétorsion contre les persécutions des Ouïghours, cette minorité musulmane qui habite l'Ouest de la Chine. Un bon million de Ouïghours sont embastillés dans des camps de travail. Immédiatement, la Chine a réagi, interdisant à son tour l'entrée de son territoire à plusieurs personnalités, parmi lesquelles le philosophe Raphaël Glucksmann, député européen français en pointe pour dénoncer la répression dans le Xinjiang, cette Chine de l'Ouest et musulmane. 

C'est la première fois depuis le massacre de Tian'anmen que l'Europe prend de telles mesures, fussent-elles symboliques. Mesures qui ont été prises conjointement par les États-Unis et le Royaume-Uni. C'est un front occidental qui se forme contre Pékin. C'est la différence avec la guerre contre la Chine du temps de Trump. À l'époque, il y avait deux différences. Elle ne portait que sur des sujets commerciaux, d'une part, et l'Europe ne s'y est jamais associée, parce qu'elle-même était aussi la victime des foucades de Trump.

Désormais, ce sont les droits de l'Homme qui passent au premier plan et l'Amérique fédère une sorte de coalition des occidentaux, avec le Royaume-Uni, l'Australie, l'Europe et le Japon.

Un chercheur français insulté

Aux États-Unis, Joe Biden est bien décidé à taper fort pour contrer la volonté de puissance chinoise. Le Royaume-Uni est sans états d'âme, il a même accepté rendre éligibles aux passeports britanniques des millions de citoyens de Hong Kong qui souhaiteraient quitter la férule chinoise. Le Japon est en train de relocaliser massivement ses usines de production chinoises, pour les installer ailleurs en Asie. Quant à l'Australie, après s'être laissée littéralement coloniser par la Chine, elle est entrée en rébellion.

L'Europe, comme toujours, fait comme les autres, plus tard que les autres. Elle qualifie désormais la Chine de "rival systémique", il était grand temps. Les cyberattaques chinoises sur des entreprises européennes, les investissements massifs effectués en Europe dans la technologie, et l'agressivité croissante de Pékin à l'encontre des démocraties occidentales ont enfin désilé les yeux de Bruxelles. Lundi encore, un chercheur français sur la Chine était qualifié officiellement de hyène et de petite frappe par l'ambassade à Paris.

Les pays européens peuvent-ils rester unis face à Pékin ?

D'abord, la Chine offre de l'argent, en particulier aux pays du sud comme l'Italie, la Grèce ou le Portugal, qui profitent de ses investissements dans les infrastructures. Xi Jinping était il y a un an en Italie, pour rallier définitivement Rome à son grand projet des routes de la soie. L'Italie est le seul pays du G7 à avoir signé un protocole d'accord avec la Chine sur ce sujet. 

Ensuite, les dirigeants chinois ont créé un forum dit 16+1, qui les associent aux pays de l'ex-Europe de l'Est, y compris ceux qui sont membres de l'UE. Enfin, Pékin est toujours très habile pour faire valoir les atouts commerciaux de son marché intérieur. Pour les industriels du luxe français, ou ceux de l'automobile allemand, la Chine est le marché stratégique. Un groupe comme Volkswagen y réalise près de 40% de ses ventes. Autant dire qu'il ne sera pas facile de faire prévaloir la politique sur le portefeuille.

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