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Une Dacia Sandero
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
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En juin 2005, la marque roumaine Dacia apparaissait dans l’univers de Renault. Elle a révolutionné le monde de l’automobile. Dans l'univers de l'automobile à l'époque, peu croyaient à un tel succès. En 1999, Louis Schweitzer, PDG de Renault rachète une marque roumaine dont le catalogue est austère, mais les voitures solides.
La Dacia Logan naît en juin 2005. À l’époque, sur le coffre, il y a une formule ambigüe qui ressemble à une signature de parfum : "Logan by Renault". On ne mélange pas encore les deux univers de marque. Au départ, cette voiture est destinée aux pays émergents et à l’Europe de l’Est.
Mais, au bout de six mois, il y a déjà près de 200.000 Logan vendues en Europe. Renault vient d’inventer le "design to cost" pour l’automobile et le monde de la voiture vient de basculer sans s’en rendre compte dans un autre monde. Le "design to cost", c'est la même chose que chez Ikea.
Vous utilisez les mêmes pièces, les mêmes logiques d’assemblages pour créer un dressing ou une voiture. On vise d’abord des pièces détachées déjà amorties, puis on invente le design. On fabrique ça dans des usines modernes avec une main d’œuvre pas chère. Les Dacia sont assemblées en Roumanie au Maroc ou en Chine. On peut proposer une Logan solide pour 7.600 euros, en 2005.
C'est le triomphe du low cost. En 2005, ça fait 10 ans qu’EasyJet existe. On accepte d’avoir peu de services si le prix est bas. La voiture devient de moins en moins un marqueur social et de plus en plus un simple outil de déplacement. Pas la peine de payer des options inutiles.
Volkswagen va faire pareil avec Skoda, PSA tentera la même stratégie avec Citroën. Dacia, c’est la pépite de Renault, avec plus de 8 millions de voitures vendues, dont un quart en France. Deux modèles ont assuré les trois quarts des ventes : Sandero et Duster. Sandero reste d’ailleurs la voiture la plus vendue en France.
Mais Dacia s'est un peu embourgeoisée. D’abord, on ne trouve plus de modèles à 7.500 euros. On est plutôt entre 12.000 et 15.000 euros. La marque va chasser sur les terres des gros SUV comme Range Rover avec son dernier-né, le Bigster. On parle même du patron de Dacia comme du prochain Directeur Général de Renault.
Dacia risque-t-elle de perdre son public ? Au niveau du prix, toutes les voitures ont vu leur étiquette flamber, avec une augmentation de 50% depuis 2008, notamment en raison de la montée en puissance des moteurs électriques.
Le plus dangereux pour Dacia, c’est que le créneau de la voiture avec un design correct, et pas chère, est désormais occupé par les marques chinoises. Pour la première fois, le risque est peut-être que Dacia et Renault se cannibalisent en chassant la même clientèle.
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