"Pour l'industrie, il est minuit moins une", voilà l'avertissement que lance Luc Chatel, le patron de la Plateforme française automobile qui regroupe tous les acteurs du secteur. La date de 2035 n'est pas choisie au hasard puisque c'est l'horizon qu'a fixé la Commission Européenne. À partir de 2035, il y aura une interdiction de vendre de véhicules thermiques neufs.
C'est un long déclin quand on regarde les chiffres de près. On avait 390.000 emplois dans le secteur en 2015 si on comptabilise les constructeurs mais aussi les équipementiers, les fournisseurs et les garagistes. Vingt ans plus tard, il ne restera que 261.000 personnes. On ne fait que perdre des gens depuis 10 ans et l'hémorragie s'accélère.
C'est en partie dû à l'automobile électrique. Le secteur doit faire une révolution à marche forcée. Or, on a besoin de moins d'hommes et de moins de pièces pour fabriquer un véhicule électrique. Vous avez 2.000 pièces dans un moteur essence ou diesel contre une vingtaine dans la mécanique d'une électrique.
Fini les carters, les arbres à cames, les rampes d'injection. Il n'y a plus de vidange non plus. Cela fait moins d'entretien pour les garagistes. Ne parlons pas des pompistes. On perd une centaine de stations-service par an. Et même pour la fabrication, là où il fallait cinq ouvriers à la chaîne pour un véhicule thermique, il n'en faut plus que trois.
Il y a de plus en plus de professionnels qui doutent que la voiture électrique soit l'avenir. On s'interroge beaucoup sur la dette carbone de ces voitures qui sont parfois fabriquées en Chine dans des usines qui tournent au charbon. C'est plus d'un tiers de la production automobile mondiale désormais.
Et même d'un point de vue commercial, ça n'est pas Byzance. On a fixé l'interdiction de vente des voitures neuves essence et diesel en 2035, mais aujourd'hui la montée en puissance s'essouffle du côté des consommateurs. La part de marché stagne à 15 %. On est sept à dix points en dessous du niveau où on devrait être pour être prêt en 2035.
L'autre explication de la chute des effectifs est la baisse des achats de voitures. On a enregistré 8 % de ventes en moins depuis le début de l'année. On est en repli de 28 % par rapport à l'avant-Covid. On vend désormais autant de voitures en France qu'en 1973. On produit autant de voitures dans le pays qu'en 1960. Essence, diesel ou électrique, c'est le moteur automobile qui est en train de caler. Et le prix social sera très lourd.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte