Migraines en prévision pour les députés. L'Assemblée nationale débute ce lundi 30 janvier l'examen de la réforme des retraites. Et il y a du travail : 7.000 amendements ont été déposés, dont près de 6.000 par l'alliance de gauche, la Nupes. Avant d'affronter cette nouvelle semaine de manifestations, le gouvernement a mis les points sur les i. La relève de l'âge légal de départ à 64 ans, ça n'est pas négociable, a dit la Première ministre Élisabeth Borne.
La cheffe de gouvernement laisse quelques portes ouvertes, cependant. La Première ministre pourrait laisser l'opposition intégrer plus de critères de pénibilités. C'est un vieux combat de la CFDT mais c'est lors du premier quinquennat Macron qu'on a réduit le nombre de critères pris en compte. Les opposants le rappellent sans cesse.
L'exécutif pourrait accepter d'introduire plus de sanctions sur les entreprises qui n'emploieraient pas assez de séniors de plus de 55 ans. L'indice, pour l'instant, n'est pas jugé assez contraignant. Et, surtout, mieux prendre en compte les congés maternité, les trimestres des femmes qui ont eu des enfants (4 par enfant).
Car, c'est une des mauvaises surprises du gouvernement depuis 10 jours : l'entrée dans l'opposition de femmes actives (ayant fait des études) qui se sentent lésées par le fait de devoir travailler plus longtemps en raison de l'âge légal même si elles ont tous leurs trimestres grâce à leurs enfants. Ce public-là n'aurait pas dû grossir les rangs de la contestation et le gouvernement va tout faire pour calmer la grogne des femmes.
Mais malgré ces concessions, une réforme qui maintient les 64 ans, coûte que coûte, ne passera pas auprès des syndicats. Notamment à la CFDT où les dirigeants du syndicat ont voté une motion qui oblige Laurent Berger a refusé toute réforme qui maintient une borne à 64 ans. Si jamais il accepte, alors qu'il est en fin de mandat, il risque de faire imploser son syndicat.
C'était déjà arrivé en 2003 avec la réforme Fillon. François Chérèque avait accepté des concessions. Hémorragie de démissions à la CFDT, le syndicat a mis des années à s'en remettre.
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