Les Chocapic, les céréales de Nestlé, bénéficient d'un classement A sur le Nutri-score inscrit sur l'emballage du produit. Cette lettre doit signifier qu'il s'agît d'un produit nutritionnellement plus intéressant qu'un B, qu'un C, qu'un D ou un E. qui sont les quatre autres lettres du barême. Cela peut d'autant plus surprendre quand on parle de céréales au chocolat et donc, par principe, plutôt sucrées.
Pourquoi donc une telle note ? Parce qu'au fil des années, la marque Nestlé a peu à peu revu sa recette pour être bien notée par l'algorithme du Nutri-score en optimisant au gramme près chacun des composants et en s'arrangeant, comme beaucoup de marques, pour être pile-poil du bon côté de la limite. Il faut d'ailleurs passer en coulisses pour bien comprendre comment est calculé ce fameux Nutri-Score.
Pour faire simple, il s'agit de faire la balance entre, d'un côté, les bons ingrédients, les fibres, les protéines, les fruits et légumes, et de l'autre, les moins bons ingrédients, le sucre, le sel, le gras, l'un pouvant compenser l'autre. En mettant du blé complet, le taux de fibres a explosé. Il est aujourd'hui à 7 g pour 100 g de céréales, pour vous donner un élément de comparaison, c'est deux fois plus de fibres que dans des haricots verts. On ne s'y attend pas. Et pourtant, c'est la vérité, puisqu'il y a du blé complet.
Voilà qui a permis de compenser notamment le sucre et le gras, présents dans la recette. Surtout qu'au fil du temps, Chocapic avait enlevé du sucre et enlevé du gras. Et donc voilà comment vous arrivez tout à fait légalement à afficher un joli A bien vert, même pour des céréales au chocolat.
Malgré tout, cette mention est susceptible de changer, justement pour éviter ce genre de pratiques commerciales. Il s'agira de rendre les règles du nutri-score plus strictes encore. Cela fait un an que les nouvelles règles ont été calculées, mais les lenteurs de la bureaucratie ont fait effet, car il faut un arrêté interministériel pour rendre le nouveau Nutri-score effectif.
Or, suite à de nombreux problèmes conséquents comme la dernière dissolution ou le fait que tous les ministères ne sont pas nécessairement alignés, la mesure peine à être appliquée. Le ministère de la Santé est totalement d'accord avec l'idée, bien évidemment. Cependant, le ministère de l'Agriculture est nettement moins convaincu. Sa ministre, Annie Genevard, lorsqu'elle était députée, avait d'ailleurs contribué à signer une proposition de loi pour exempter certains produits du Nutri-score. Voilà donc de quoi remettre en question le classement des fameux Chocapic !
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