Alors qu'Emmanuel Macron a de nouveau soulevé la question de la place du Rassemblement national dans "l'arc républicain", à quelques jours de la panthéonisation du résistant communiste Missak Manouchian, qu'en est-il chez nos voisins européens ? Les partis nationalistes sont-ils traités comme des formations politiques comme les autres en Allemagne, en Italie ou en Belgique ? Leur présence dans les cérémonies officielles pose-t-elle problème comme en France ? Les correspondants européens de RTL apportent leur éclairage sur ces questions.
L'"arc républicain" a été désigné pour la première fois par Élisabeth Borne, qui en 2022 disait refuser de travailler avec le Rassemblement national et La France insoumise. Cette expression renvoie à la forme de l'hémicycle de l'Assemblée nationale nationale. Pour le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, l'"arc républicain" désigne tous les partis présents à l'Assemblée, du RN à LFI. Ce lundi matin, le président de la République a fait part de sa propre vision dans les colonnes de L'Humanité. Pour lui, le Rassemblement national ne fait par partie du fameux "arc républicain".
En Italie, la question de la légitimité de l'extrême droite se pose beaucoup moins, puisqu'elle est déjà au pouvoir, avec l'élection de Giorgia Meloni à la tête du gouvernement en octobre 2022. La Première ministre et son parti, héritiers du post-fascisme sont majoritaires au parlement. On constate notamment que les Italiens entretiennent un rapport ambigu avec leur histoire politique, désignant le parti au pouvoir comme le "centre droit", et n'employant le terme "extrême droite" que pour parler de groupuscules néofascistes ultra-violents qui défraient la chronique.
En Allemagne, la question ne se pose plus. Depuis six semaines, on assiste outre-Rhin à un mouvement de protestation contre le parti d'extrême droite AFD, justement parce que la formation n'est plus considérée comme un parti comme les autres. Une réaction aux révélations de début janvier sur le plan de déportation massive que souhaite mettre en place l'AFD, sur la base d'une classification des citoyens selon leur niveau d'intégration dans la société allemande. Une mesure anticonstitutionnelle. Le parti haut placé dans les sondages assume cette radication et ce plan comme une part de son programme pour les prochaines élections européennes. Ses membres ont été placés sous surveillance et la question de sa dissolution se pose.
En Belgique, le "cordon sanitaire" met fin au débat. Un accord par lequel les partis politiques démocratiques s'engagent tous à ne pas discuter ni faire de coalition avec les partis d'extrême droite. Le "cordon" a pour but d'empêcher à l'extrême droite d'accéder au gouvernement. Cet accord existe depuis une trentaine d'années, mais avec une grande différence entre la Flandres et la Wallonie : chez les francophones, il a été étendu au secteur des médias. Les médias belges francophones n'ont donc pas le droit d'inviter des personnalités d'extrême droite pour des débats télévisés. Une césure controversée pour certains, mais qui porte ses fruits dans les urnes.
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