La filière viticole est une filière qui souffre. Les chiffres sont même cruels pour les vignerons : la consommation de vin a chuté de 70 % en 70 ans. Et cette tendance ne semble pas près de s'inverser. Si l'on se concentre sur une période plus récente, depuis les années 2000, la baisse atteint encore 25 %. Cela paraît effectivement inévitable.
Aujourd'hui, un Français consomme en moyenne 28 litres de vin par an, soit environ 37 bouteilles. En termes de consommation quotidienne, cela représente bien moins d'un verre de vin par jour.
Si cette baisse est une bonne nouvelle pour la santé publique, elle a des conséquences désastreuses pour les vignerons. La chute de la consommation s'explique principalement par la disparition de la consommation quotidienne. C'est terminé l'époque où le vin était une boisson ordinaire sur la table, midi et soir, dans de nombreuses familles. Désormais, la majorité des Français en consomment uniquement lors d'occasions spéciales. Le vin rouge est particulièrement affecté par cette évolution, car il était historiquement associé à la consommation quotidienne.
Une deuxième explication réside dans la baisse générale de la consommation d'alcool, que ce soit pour le vin, la bière ou les spiritueux. De plus, les jeunes se détournent de plus en plus du vin au profit de la bière. Ce phénomène est inquiétant pour l'avenir, car les courbes de consommation de vin et de bière se sont croisées.
Pour faire simple, les jeunes reprochent trois choses. Premièrement, le vin est jugé compliqué. La plupart des consommateurs ne connaissent même pas la moitié des appellations. Si l'on vous demandait de localiser le Saint-Sardos, le Pacherenc du Vic-Bilh ou la Roussette du Bugey sur une carte, je ne suis pas sûr du résultat. De plus, les explications des vignerons, souvent techniques, ajoutent à cette complexité : ils parlent des coteaux, du soleil, de la lune, de vieillissement en barrique… C'est compliqué et on parle aux consommateurs comme s'ils étaient œnologues de formation.
Deuxièmement, le vin est perçu comme cher. Obtenir un produit de qualité coûte aujourd'hui plus cher que pour la bière.
Enfin, le troisième reproche est que le vin n'est pas considéré comme fun. Les étiquettes des bouteilles de vin sont souvent très traditionnelles : on y trouve des châteaux, des gravures de vignes, des portails en fer forgé, accompagnés de termes pompeux. En revanche, dans le rayon de ces nouvelles bières, et notamment celles que les jeunes prennent à l'apéritif, c'est beaucoup plus fun. Et en fait, c'est ça le point qui fait mal aux vignerons aujourd'hui, c'est que leur concurrence est directement la bière, et même pas le vin d'ailleurs.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte