Mieux rémunérer le travail. C'est ce qu'Emmanuel Macron a assuré au journal L'Opinion, faisant ainsi la promesse de baisser les impôts pour les classes moyennes. Mais de qui parle le président lorsqu'il évoque la "classe moyenne" ?
Emmanuel Macron parle à la tranche de la population située entre 1.500 et 2.500 euros de salaire mensuel, c'est-à-dire à partir de l'entrée dans la première tranche d'impôt. Une personne célibataire peut être imposable à partir de 1.600 euros par mois. À 2.500 euros, en général cette catégorie n'a plus le droit à aucune aide.
Le président s'adresse spécifiquement à ce public car c'est le profil "gilet jaune", celui qui s'était le plus mobilisé sur les ronds-points en 2018. À savoir qu'en France, on rentre dans les 20% plus riches à partir de 3.800 euros par mois. Donc un Français touchant plus de 4.000 euros par mois est considéré parmi les plus riches de la population.
Évidemment, l'objectif du gouvernement n'est pas de sortir la classe moyenne de l'impôt. Là où l'annonce du président reste évasive, c'est sur quelles bases cette baisse va se jouer. Il peut donc aussi bien jouer sur les cotisations sociales, comme sur l'impôt sur le revenu.
Mais il peut également s'appuyer sur des mesures un peu plus spécifiques comme les donations, les successions. Là il pourrait jouer sur le plafond et permettre de pouvoir donner, tout en étant non-imposable, sur des sommes plus importantes.
Si Emmanuel Macron pourrait être tenté de s'adresser une nouvelle fois aux électeurs du Rassemblement national, il semblerait que sa cible soit ici plus large. La "classe moyenne" serait ainsi un souhait de parler au plus grand nombre. Et ce toujours dans une stratégie de retrouver une popularité perdue.
Ces nombreuses prises de paroles ces dernières semaines seraient donc bien la volonté de remobiliser le plus grand nombre d'électeurs possible autour de sa politique. Car aujourd'hui, un Français sur deux se dit appartenir à la classe moyenne.
Dans L'Opinion, Emmanuel Macron parle des Français qui sont "trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre". La classe moyenne est devenue l'une des priorités du chef de l'État, car c'est aussi celle qui rejette massivement la réforme des retraites.