Dans une interview au journal L'Opinion, Emmanuel Macron annonce qu'il veut baisser les impôts sur les classes moyennes qui gagnent entre 1.500 et 2.500 euros. L'argument d'Emmanuel Macron, il est populaire, bien sûr. Oui, ce sont toujours les mêmes qui paient l'impôt, ceux qui sont trop riches pour toucher les aides et trop pauvres pour vivre correctement. Et c'est vrai, forcément, on concentre l'impôt sur le revenu sur une portion de la population de plus en plus étroite. Mais la faute à qui ?
Eh bien, à François Hollande, avec un certain Emmanuel Macron, à l'époque. C'est la pire erreur de son quinquennat : faire en sorte que moins d'une famille sur deux soit assujettie à l'impôt sur le revenu, qui constitue un véritable socle républicain. C'était en 2015 : suppression de la tranche à 5,5 %, la première tranche à l'époque.
C'est la réponse au fameux ras-le-bol fiscal théorisé par Pierre Moscovici. Le même Pierre Moscovici, qui disait il y a cinq jours, en tant que président du Haut Conseil des finances publiques maintenant, qu'il faut éviter les baisses d'impôts non compensées.
On parle de consentement à l'impôt, comme pour un mariage. Ça veut dire que les Français acceptent de payer une somme sur leurs revenus pour la collectivité, pour le vivre ensemble, pour qu'il y ait des services publics, des infrastructures... Dans l'imaginaire français, on est citoyen en votant et en payant des impôts. Donc, quand vous sortez la majorité des Français de l'impôt sur le revenu, vous déséquilibrez le système et vous créez des inégalités, voire des rancœurs.
Parce que la notion de solidarité est dévoyée si une minorité seulement paie pour tous les autres. Et quand les biens sont dégradés par ceux qui ne paient pas d'impôts, les partis extrémistes en profitent pour diviser les Français. Et dans une société fracturée comme celle qu'on connaît actuellement, ce n'est pas souhaitable.
Vous avez 20 millions de foyers imposables, environ 13,5 millions sont dans la première tranche, ils paient 521 euros d'impôts sur le revenu. 2 millions de contribuables, 10%, règlent 70% de la note. C'est normal, ils sont plus riches, mais c'est forcément inégalitaire. Et quand il y a moins de contribuables, il y a forcément moins de rentrées fiscales pour l'État.
Vous avez surtout des services publics qui se dégradent, une dette qui se creuse pour financer les dépenses courantes et payer ces services publics et aussi des impôts qui se déplacent. Les mairies gèrent les écoles, les départements gèrent les routes, les régions gèrent les transports.... C'est la fiscalité locale qui prend le relais. Donc il vaudrait mieux que chacun contribue à son niveau au financement de l'État pour créer une cohésion. La démocratie et la République ont besoin d'actes fédérateurs et l'impôt, ça paraît dingue, mais ça en fait partie.
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