Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron est souvent taxé du surnom de "président des riches". Lors de la présidentielle de 2022, de nombreuses voix s'étaient élevées parmi les citoyens ainsi que chez ses opposants politiques, le targuant d'avoir imposé une fiscalité plus importante sur les ménages modestes, au profit d'une minorité d'ultra-riches.
En six ans, le jeune président a effectivement été particulièrement remarqué pour ses politiques fiscales, et en particulier ce coup de génie politique, la suppression taxe d'habitation, qui s'est révélé être une véritable aberration fiscale. Supprimée rapidement pour les contribuables les plus modestes, et de façon plus progressive pour les autres, derrière cette bonne nouvelle se cache une déstabilisation profonde des finances publiques.
En effet, cette taxe servait à alimenter le budget des collectivités locales et des communes. Payée par les propriétaires de résidences secondaires, la taxe foncière est inversement devenue plus importante, opérant un transfert progressif dans le financement des collectivités territoriales.
Autre idée ayant défrayé la chronique : la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune dès le début de son premier mandat, qui a surement valu à Emmanuel Macron son surnom de "président des riches". Cette taxe, prélevée sur les ménages les plus fortunés du pays en fonction de biens mobiliers, comme les actions ou les actifs financiers, a été remplacée, à la baisse, par l'IFI.
L'impôt sur la fortune immobilière, se concentre, comme son nom l'indique, sur les biens immobiliers, imposant les contribuables possédant plus de 1,3 million d'euros de patrimoine.
De plus, les revenus sur le patrimoine, qui étaient inégalement répartis par niveaux, se sont vu attribués une flat tax : un impôt de 30% pour tout le monde. De manière générale, la politique fiscale d'Emmanuel Macron s'est surtout concentrée sur les biens immobiliers, avec l'IFI et la suppression de la taxe d'habitation.
Toutefois, le président se prévaut d'avoir baissé les impôts d'un total de 2 milliards d'euros, alors que le poids des prélèvements dans la création de richesses n'a jamais été aussi haut. En effet, 45.3% du PIB provient de ces prélèvements, du jamais vu. De plus, 2 milliards d'euros de baisse sur des prélèvements qui s'élèvent au total à plus de 1.000 milliards d'euros, c'est assez anecdotique.
Pour s'attaquer à l'important déficit de l'Etat dans les quatre prochaines années, il semblerait que le "président des riches" s'attaque aux niches comme le taux zéro ou la loi Pinel, afin de récupérer de l'argent tout en tenant en apparence la promesse de ne pas augmenter les impôts.
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