Le gouvernement demande aux entreprises de privilégier le télétravail. Mais l'effet pervers pour les entreprises, c'est qu'elles ont des mètres carrés en trop qui perdent chaque jour un peu plus de valeur.
En bourse, on a coutume de dire que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, autrement dit, une action ne peut pas toujours être en hausse. Dans l'immobilier aussi, les tours de bureau ne montent pas jusqu'aux gratte-ciel. Le cabinet Cushman & Wakefiled estime que les sociétés envisagent de réduire leurs surfaces de 15 à 20% dans les prochains mois si le télétravail se généralise.
Les entreprises commencent donc à sous-louer, à revendre certains étages. Le problème, c'est que la valeur des actifs immobiliers chute. Les entreprises locataires peuvent ajuster leurs bureaux. Celles qui avaient prévu de revendre des bureaux sont un peu scotchées.
Sur l'Île-de-France. La première région économique française et une région d'emplois tertiaire. On vit un trou d'air historique sur ce marché immobilier. Les professionnels parlent de "demande placée" pour désigner le marché des mètres carrés. En 2019, il y avait eu 1,7 millions de mètres carrés qui avaient été achetés ou loués par des entreprises à la faveur d'un déménagement, d'un changement de siège. L'an dernier : deux fois moins, 900.000 mètres carrés commercialisés. C'est du jamais vu.
La question de l'avenir de ces tours va se poser. Notamment parce qu'elles ont très mal passé le "test Covid". Non seulement, ces tours de 200.000 mètres carrés, sur 38 étages, construites dans les années 80 ne sont pas des exemples en terme d'environnement. Elles émettent beaucoup de CO2.
Ensuite, pendant la pandémie, elles étaient mal adaptées aux contraintes sanitaires : on ne peut pas ouvrir les fenêtres pour aérer donc on est dans un air conditionné en permanence. Les ascenseurs qui emportent 40 personnes à la fois ne pouvaient plus transporter que 4 à 5 fois moins de personnes ce qui a occasionné des fils d'attente au rez-de-chaussée.
Aujourd'hui, ces biens là ne valent plus grand chose si on doit le vendre. À La Défense, certains professionnels de l'immobilier de bureau estiment que la valeur du mètre carré est passé de 5/600 euros à 400 euros en quelques mois. Et c'est un phénomène que l'on va retrouver dans la plupart des quartiers d'affaires des grandes agglomérations françaises.
Elisabeth Borne a pointé hier des secteurs qui rechignaient et qui sont des entreprises tertiaires, avec des tours immenses : banque, assurance, informatique, avocats. Les entreprises ont des mètres carrés sur les bras qui ne valent pas grand chose.
Elles doivent financer l'équipement de leurs salariés chez eux et à terme une partie de leurs coûts (nourriture, électricité) voire louer des tiers lieux pour permettre des réunions entre employés qui voudraient se retrouver à quelques kilomètres de chez eux pour faire du travail de groupe. C'est sans doute aussi pour ça que beaucoup de groupes trainent un peu des pieds pour laisser leurs salariés chez eux.
Selon la FEVAD, le e-commerce a atteint 112 milliards d'euros l'an dernier. On était à 100 milliards l'an dernier. C'est maintenant 13,4% du commerce en France contre 9,8%, un an plus tôt.
C'est une petite note d'optimisme. L'institut de statistiques estime que si on évite un reconfinement strict et si les variants de la covid-19 ne nous désorganisent pas, on a encore une chance d'atteindre 6% de croissance cette année car la France a bien résisté ces derniers mois. Ce serait un beau rebond, mais il y a beaucoup de "si".
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