À quelques heures de la présentation des pistes d’économie pour le prochain budget par François Bayrou, nous nous intéressons à ce qu'on peut qualifier d’énorme pactole : le patrimoine immobilier de l’État. Premier propriétaire immobilier du pays, l’État possède en effet 196.000 bâtiments et plus de 31.000 terrains, soit 95 millions de mètres carrés. Impossible de valoriser précisément cet empire, mais les estimations se font en dizaines de milliards d’euros.
Et justement, il faut trouver 40 milliards d’euros dès l’an prochain. Vendre des biens pourrait être une solution pour renflouer les caisses de l’État. Mais en partie seulement, car la très grande majorité des biens sont aujourd’hui occupés. Chaque année, l’État vend entre 500 et 600 lots, pour environ 225 millions d’euros.
L’un d’eux sera mis en vente en septembre : un immeuble en bon état qui servait à stocker les archives de la Bibliothèque Nationale, situé dans les beaux quartiers du 2ᵉ arrondissement de Paris. Il est vide depuis un an. "Pour ces immeubles-là, on peut avoir jusqu’à 90 visites. Il y a des investisseurs que ça intéresse énormément. Ils en feront un usage particulier. Je ne sais pas… hôtel, showroom, boîte de nuit…", explique Christine Weisrock, responsable régionale de la politique immobilière de l’État.
Si elle ne donne pas le prix de ce bien, ce dernier a été estimé par le soin explique-t-elle : "On sait ce qu’il vaut. Et d’ailleurs, au-dessus de 2 millions, on se fait systématiquement contre-expertiser par des estimateurs privés." Un rapide calcul du prix au mètre carré dans le quartier permet d’estimer une valeur comprise entre 40 et 80 millions d’euros.
Se pose aussi la question de la location. Problème : le parc est vieillissant. L’État, censé montrer l’exemple, ne peut pas juridiquement louer des passoires thermiques. Il faudrait lancer d'importants travaux de rénovation, estimés à 142 milliards d’euros d’ici 2050, soit 6 milliards par an. Une somme jugée inabordable. Vendre a donc un double avantage : faire rentrer de l’argent dans les caisses et réduire la facture de rénovation.
Autre problème : certains biens ont une forte valeur patrimoniale. Exemple marquant, l’îlot Saint-Germain, ancien ministère de la Guerre, vendu 300 millions d’euros à un consortium qatari, qui l'a transformé en hôtel de luxe. "Il y a une question symbolique sur ces grands bâtiments qui ont incarné la souveraineté nationale. Savoir qu’ils deviennent des hôtels avec rooftop et piscine peut poser un vrai problème", estime Julien Lacaze, président de l’association Sites et Monuments.
Autres cas : le premier musée de la Joconde à Versailles, transformé en quatre appartements, ou un pavillon de chasse dessiné par Gabriel, l’architecte de Louis XVI, qui sert aujourd’hui à organiser des mariages. La Direction de l’immobilier de l’État affirme que la vente est toujours un dernier recours, surtout lorsqu’il y a une valeur patrimoniale forte.
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