Le Conseil
d'analyse économique a publié mardi 14 janvier une étude dans laquelle des
experts ont cherché à expliquer trois phénomènes français : le mouvement
des "gilets jaunes", l'abstention lors des scrutins -en particulier
lors de la dernière présidentielle- et l'insatisfaction de la vie.
Ces trois
phénomènes sont en apparence différents mais sont, selon les auteurs de
cette étude, trois symptômes d'un même malaise et qui s'expliquent tous par les
mêmes causes. Des causes étonnantes parfois. Comme la fermeture d'une supérette
dans une petite ville, par exemple, ou bien du dernier commerce de détails. Les
villes qui ont connu ça étaient beaucoup plus nombreuses à avoir subi les manifestations des "gilets jaunes", comme les occupations de
ronds-points.
Ce sont aussi les villes où le taux d'abstention a le plus progressé lors des consultations électorales récentes. Idem pour les fermetures de lycées, de cinémas ou d'une librairie-papeterie. Ce sont aussi des endroits où les "gilets jaunes" ont été particulièrement actifs.
On évoque
aussi très souvent la disparition des équipements de santé et des hôpitaux
qu'on ferme. Les économistes disent que la perte d'une maternité, d'urgences,
ou plus encore d'un service d'infirmiers, ça peut jouer. Mais l'étude révèle
que ce qui perturbe le plus la vie des habitants dans ce domaine, c'est la disparition du gynécologue. Un événement qui n'est d'ailleurs pas le propre des
communes rurales.
Toutes ces
fermetures (commerces, services de santé…) augmentent le temps de déplacement
et le budget transports. Le taux d'abstention progresse au-delà de 35 minutes
de déplacement entre le domicile et la ville la plus proche équipée de ces
services indispensables. La probabilité de connaître un événement "gilets
jaunes" est donc plus forte pour les 30% de communes les plus éloignées.
Ce sont des communes qui concentrent tout de même cinq millions d'habitants.
Le déclencheur
des "gilets jaunes", ça a été la fiscalité. Mais cet élément ne vient
qu'après l'éloignement. Les communes les plus agitées ont en effet été celles où
les impôts locaux ont augmenté plus qu'ailleurs. Idem pour l'immobilier. La
frustration augmente dans les territoires où le nombre de transactions chute.
C'est-à-dire là où les prix baissent.
Autre
facteur à considérer : le nombre d'associations, qui créent du lien social.
Il y a un lien inversé entre la proportion de licenciés sportifs et l'abstention.
Plus les associations sont actives, plus il y a d'intérêt pour la vie politique
du pays et donc moins d'abstention.
Mais cela
veut-il dire qu'il faut investir dans les zones rurales ? Il y a un débat
à ce sujet. Le problème, c'est que dans les années récentes l'activité et
l'emploi se sont concentrées dans les grandes agglomérations… avec tous les
problèmes que cela pose, notamment la congestion. C'est la métropolisation de
l'économie. On l'observe partout dans le monde.
Alors faut-il accompagner cette métropolisation en investissant là où s'installent les habitants ? Investir dans les transports en commun, les logements… Ou faut-il au contraire maintenir un niveau élevé d'intervention publique dans les zones à faible densité démographique et en privilégiant la ruralité ? Sacré dilemme en nos temps budgétaires où la ressource financière est comptée.
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