Avant les mesures fiscales qui vont sortir du grand débat, l'observatoire EY des politiques budgétaires et fiscales a fait le bilan de deux ans de fiscalité macronienne, révélé par le journal l'Opinion.
Commençons par un bon point : en 2018, 42 petites taxes ont été supprimées. Un effort de simplification inédit, notent les experts d'EY, qui a vu partir aux oubliettes la regrettée "taxe sur les farines et gruaux" destinés à l'alimentation humaine, ou celle sur l'ajout de sucre à la vendange. Mais la bête s'est quand même vengée, puisque six nouvelles taxes ont été créées cette année-là.
Dans leur intention, les mesures étaient bonnes, mais c'est l'exécution qui a été médiocre et souvent confuse. Baisser les cotisations sociales des salariés pour augmenter le pouvoir d'achat des actifs, très bien. Mais le fait de découper l'opération en deux tranches, alors que la hausse de la CSG s'est faite en une fois, l'a rendue illisible.
Surtout alors que le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu intervenait peu après, pour amputer le salaire net. Incompréhensible. Idem pour la CSG sur les retraités. La philosophie était bonne, mais le seuil retenu bien trop bas, il a donc été corrigé sensiblement après les "gilets jaunes". Idem pour la taxe carbone, très lourde, annulée après les troubles de décembre.
On pourrait encore évoquer la baisse de l'impôt sur les sociétés, annoncée puis repoussée. Ou une baisse des charges sociales pour les employeurs, elle aussi annoncée puis retardée. En matière fiscale, Macron est, au sens propre, un essayiste.
Il fait des essais. Il a rempli, pendant deux ans, son cahier de brouillon, en décidant de mesures pour les corriger ensuite, les aménager, les remettre en cause. La seule qui a tenu, jusqu'ici, c'est la réforme de l'ISF et la "flat tax", c'est à dire la forte baisse des prélèvements sur le capital et ses revenus.
C'est la pierre angulaire, la seule qui tienne jusqu'ici. Si le grand débat et ses suites ne le conduisent pas, une nouvelle fois, à se corriger. Et tout cela, il faut le dire, avec un niveau d'impôt total qui est resté au record de l'histoire du pays et au record des 28 pays européens.
Côté finances publiques, ça a plutôt bien commencé, avec, en 2017, le meilleur chiffre de déficit depuis une décennie : 2,6% du PIB. Merci à la reprise, car c'est bien aux cadeaux de la météo économique qu'il faut attribuer ce bon résultat. Dès l'année d'après, 2018, le déficit s'aggrave à nouveau. Et en 2019, il devrait allègrement refranchir à la hausse la barre des 3%, avec un 3,2 ou 3,3% du PIB. Il n'y a pas un pays en Europe qui connaisse une si mauvaise dynamique.
Pour résumer, deux ans après l'élection, la France est au record d'impôt et pas loin du record de déficit en Europe. Et il y a fort à parier que le grand débat et ses suites n'arrangeront rien. Car les suggestions des Français en matière de finances publiques se concentrent sur deux domaines, impôts nouveaux et dépenses nouvelles. Côté économie nouvelle, les Français ne sont pas plus créatifs que leur président.
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