Après la Chine et quelques autres, c’est toute l’Europe qui a décidé de clouer au sol cet avion, dans l’attente des résultats de l’enquête technique pour connaître les causes de l’accident mortel d’Ethiopian Airlines qui a fait plus de 150 morts dimanche 10 mars.
L’autorité aérienne fédérale américaine, elle, n’a pas encore pris cette mesure. Mais la pression est forte aux Etats-Unis, celle des passagers, qui refusent de prendre cet avion, celle de certains syndicats de pilote et même celle du Congrès. Du coup, l’avenir à court terme de cet avion star de Boeing est obscurci. Boeing a encore chuté à Wall Street hier.
C’est le deuxième accident très grave impliquant l’un de ces 737 MAX 8, un moyen-courrier tout neuf, sorti des usines de Seattle dans les derniers mois. Deux accidents pendant le décollage, deux accidents où l’avion a semblé avoir un comportement erratique dans son altitude. Pour le premier de ces crashs, il y a cinq mois, c’était une compagnie indonésienne. l’enquête préliminaire semble dire que l’accident serait lié à un nouveau dispositif anti-décrochage et à une formation des pilotes insuffisante pour reprendre la main si ce système est défectueux.
Le 737 MAX est de loin l’avion le plus vendu par Boeing. Depuis mai 2017, l’avionneur américain en a déjà vendu plusieurs centaines. Et ce n’est rien à côté des 5.000 commandes des différentes versions de cet avion, qui représentent l’essentiel du plan de charge actuel de la firme aéronautique. En fait, cet avion est le cœur du business actuel de Boeing. Exactement comme l’Airbus 320, monocouloir moyen-courrier lui aussi, qui est la clé de l’activité et des ventes de son rival européen.
L'Américain a même une légère avance sur son concurrent européen en termes de vente, car il est crédité d’être plus économe en carburant. Pour vous donner une idée, il est fabriqué actuellement à plus de 60 exemplaires par mois. C’est un succès phénoménal, sans précédent, qui surfe sur l’extraordinaire progression du trafic aérien.
Les conséquences peuvent donc être catastrophiques pour l’avionneur, s’il était contraint d’arrêter ses chaînes de production. Ou bien si le flux de commandes se tarissait durablement. Ou si les causes établies des deux crashes mettaient en cause la réputation industrielle exceptionnelle de Boeing. Mais on n’en est pas là. J’ajoute que si Boeing était en difficulté, il n’est même pas sûr qu’Airbus en profite, tant le planning de production du 320 est tendu, à cause d’une demande formidable. Ce serait les compagnies aériennes qui seraient pénalisées, faute de pouvoir affréter les avions qu’elles ont commandés.
Et les équipementiers des avions, parmi lesquels de très nombreux Français de notre excellente filière industrielle aéronautique. A commencer par Safran, qui fabrique les moteurs des Boeing en collaboration avec General Electric, en région parisienne. Mais aussi Latécoère, Zodiac ou encore Michelin, qui fait évidemment les gigantesques pneus ultra-technologiques qui équipent les trains d’atterrissage.
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