Voila une idée qui émane d’un éminent économiste, l’un des meilleurs de la planète, il est français, il a fait sa carrière en bonne partie aux États-Unis, notamment au MIT à Boston, et au FMI, où il a été le chef économiste de l’organisme international.
Olivier Blanchard, dans une interview au journal Les Échos propose de créer un "impôt exceptionnel pour financer l’effort de défense". Plutôt que de recourir au déficit comme à l’habitude il imagine un impôt avec une base large, payé par tous les contribuables, fût-de ce façon symbolique pour les plus modestes.
Cela servirait à financer 20 à 30% de l’investissement, le reste étant obtenu avec l’endettement, "pourquoi pas un endettement européen", ajoute t-il. Si on n’a de cesse de critiquer le niveau élevé des impôts en France, cette idée devrait me faire écumer de rage ? Et bien détrompez vous.
Cela me semble être une idée tout à fait acceptable, à laquelle il faut réfléchir pour au moins deux raisons. D’abord ce serait un impôt affecté : on sait où partirait l’argent, à la défense. Il n’y aurait pas de risque de voir notre président de la République le cramer avec les innombrables dépenses qu’il annonce dès qu’il sort de l’Élysée avec son cortège de motards.
C’est rassurant à partir du moment où l’argent est affecté de façon certaine à des dépenses indispensables, le consentement à l’impôt augmente. Ensuite, je l’ai dit, ce serait un impôt général, payé évidemment à proportion de ses ressources, c’est à dire un impôt progressif.
L'idée de cet impôt bute quand même sur un problème de constitutionnalité. En principe, les impôts affectés sont interdits en France. Mais c’est vrai qu’il y a quand même eu un précédent. L’impôt sécheresse, mis en œuvre sous la présidence de Valéry Gisclard d’Estaing en 1976.
Pour aider les agriculteurs, on augmente alors l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés d’une surtaxe temporaire, de 2 à 8%. Ceux qui ne veulent pas l’acquitter peuvent souscrire à un emprunt d’état, rémunéré faiblement, on était sûr de perdre sa chemise en ces temps d’inflation.
Quant à l’idée de la dette européenne, là, je suis plus réservé. Parce que personne n’est responsable d’une dette collective, et que cela encourage donc les dépenses inutiles, qui échappent de surcroît à la surveillance des parlements nationaux.
On s’en rendra compte lorsqu’on fera le bilan du gigantesque emprunt Covid, j’en ai peur. En plus, il n’y a actuellement pas de ressources, à la Commission européenne, pour rembourser une dette commune. Là encore, on va s’en rendre compte avec les premières échéances de l’emprunt Covid, qui arrivent en 2027 : rien n’a été prévu pour le rembourser.
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