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L'économiste Gabriel Zucman
Crédit : Nelson ALMEIDA / AFP
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Depuis plusieurs mois, le nom de Gabriel Zucman est sur toutes les lèvres. Et pour cause, l'économiste français est à l'origine de la fameuse taxe Zucman que souhaitent voir appliquer les responsables socialistes pour le budget 2026. Cette proposition, visant à instaurer un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des plus aisés, est défendue à gauche.
Elle s'appuie sur un constat incontestable selon lequel les plus grosses fortunes françaises paient moins d'impôts en proportion de leurs revenus que la classe moyenne supérieure parce qu'elles profitent d'optimisation fiscale. Ainsi, la taxe Zucman prévoit de créer un seuil minimal d'impôts pour les fortunes de plus de 100 millions d'euros, de 2% de la valeur de leur patrimoine chaque année.
Le patrimoine professionnel, soit la valeur des entreprises que possède l'individu concerné, est aussi pris en compte dans la taxe Zucman. Par exemple, Bernard Arnault serait taxé sur la valeur de sa participation dans LVMH. L'économiste attend de ce nouveau prélèvement 20 milliards d'euros par an.
Toutefois, cette proposition divise le monde économique car il s'agit probablement d'un instrument dangereux et largement inefficace. D'abord, la France a des voisins qui n'ont pas de telles taxes. Et les contribuables sont libres. Et ça serait étonnant que les contribuables concernés attendent d'être frappés par le marteau qu'on a préparé pour eux.
La Norvège, qui a mis en place une taxe voisine, a vu 500 de ses millionnaires quitter le pays. En France, cela concernerait 5.000 ou 6.000 personnes. Nous sommes en concurrence fiscale avec nos voisins, à la fois pour les entreprises et les individus. Et faire fuir les entrepreneurs, ce n'est pas idéal pour le pays. C'est ce qui fait dire à l'économiste Philippe Aghion que de telles taxes ne produisent en général que 25% des recettes escomptées à cause des changements de comportement des contribuables.
Les promoteurs de la taxe Zucman continuent, pourtant, de défendre cette mesure et ignorent cette réalité. La France n'est pas une île et elle a besoin des prêteurs pour se financer et des créateurs et propriétaires d'entreprises pour sa croissance.
C'est la grande différence avec les socialistes de François Mitterrand en 1981. À l'époque, ils avaient créé ce qu'on appelait l'IGF, l'impôt sur les grandes fortunes. C'était l'ancêtre de l'ISF. Et les patrons de gauche, Antoine Riboud en tête, patron de Danone, avaient convaincu les responsables socialistes que cet impôt ne frappe pas le patrimoine professionnel. Ils avaient emporté le morceau et limité les dégâts pour le pays. Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a plus de patron de gauche. C'est sans doute parce que la gauche s'est éloignée du bon sens économique le plus élémentaire.
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