Offre de stage à 30.000 euros : François Lenglet explique la "folie des salaires" de la tech américaine

Une annonce de stage rémunéré à 30.000 euros par mois fait halluciner le monde entier. Aux États-Unis, la firme de trading XTX Markets a publié cette offre impressionnante pour leurs futurs stagiaires. En plus d'un salaire alléchant, les recruteurs promettent un "généreux bonus" d'installation, destiné à couvrir les frais d'emménagements. Pour une telle rémunération, les employeurs cherchent des pointures en informatique, codage et intelligence artificielle. Le stage ne s'adresse pas à n'importe quel étudiant. 

Bien que ce salaire paraisse exorbitant pour de nombreuses personnes, dans le monde de la haute technologie américaine, il n'est pas si anormal. Chez OpenAI, le salaire va de 200.000 euros à un million annuel pour les ingénieurs spécialistes. Cette compagnie, véritable leader mondial de l'intelligence artificielle, a notamment commercialisé Chat GPT.  

Du côté de Meta, la société mère de Facebook, le journal Le Financial Times a révélé que les employés touchaient entre 200.000 euros et trois millions et demi.

Le début des "chasses à l'homme"

Tandis que les rémunérations des bons ingénieurs de talent sont déjà très importantes, elles le sont encore plus pour les employés hors norme. 

Meta, souhaitant rattraper son retard dans l'intelligence artificielle, s'est lancé dans une chasse à l'homme. En effet, la compagnie tente de "voler" les dirigeants d'autres grands laboratoires comme OpenAI et Apple. Véritables prodiges dans leur domaine, ils sont souvent d'origine chinoise et parfois, française. 

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook lui-même, prend donc son téléphone pour recruter de nouvelles personnes. Il leur promet un bonus à la signature du contrat de 100 millions de dollars, soit près de 90 millions d'euros, avant même leur salaire. 

Est-ce que les employés succombent à de telles sommes ?

D’après OpenAI, ses employés résistent à ces propositions. Il est probable que des contre-mesures aient été déployées, peut-être en attribuant des actions de l’entreprise. Bien que jeune, cette compagnie vaut déjà 500 milliards de dollars.

Une somme modique comparée à celle qui a été proposée à Elon Musk pour qu'il se réinvestisse dans Tesla : 1.000 milliards de
dollars, s’il parvient à multiplier par six le cours de l’action, à vendre 12 millions de voitures et un million de robotaxis (ses véhicules qui se déplacent sans conducteur). 

Une bulle spéculative

Les salaires actuels des employés américains de la haute technologie sont caractéristiques d'une période de bulle spéculative. L'engouement sur l'intelligence artificielle est tel qu'il entraîne des surinvestissements dans les machines et les hommes. 

Tout comme les cours de la bourse, les prix sont délirants. Cependant, le destin d'une bulle est d'éclater, sans que l'intelligence artificielle soit abandonnée pour autant. 

Au contraire, pour une nouvelle technologie, l'éclatement d'une bulle marque souvent le début d'une période importante, comme Internet il y a 25 ans. 

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