La réforme des retraites, encore une fois talon d'Achille du gouvernement. Elle continue de diviser la classe politique entre ceux qui refusent qu'on y touche, ceux qui en exigent l'abrogation et ceux qui se laissent séduire par une suspension au moins provisoire.
La suspension est désormais probable ce qui rend la situation invraisemblable. En 2023, des dizaines de milliers de personnes devaient partir à la retraite et puis on leur a dit non finalement, ils ont dû reporter. En 2025, des dizaines de milliers de personnes pensaient travailler, on va leur dire oui, vous pouvez partir. On n'a jamais vu un tel bazar.
Une augmentation progressive de l'âge légal six mois tous les ans pour passer de 62 à 64 ans et un compteur bloqué en 2025 à 62 ans et demi pour tous ceux qui sont nés après le 1er octobre 1963 étaient prévus. Ce qu'on ne dit pas, c'est que les mesures de compensation qui avaient été prévues lors de la réforme Borne, elles, ne seraient pas suspendues. On va donc continuer à compenser une réforme qui ne serait pas appliquée.
La suspension de la réforme participerait à creuser le déficit du régime des retraites à hauteur de 3 à 4 milliards d'euros par an. De plus, si on prend en compte l'ensemble des subventions de l'État aux retraites françaises, il y a un trou de 30 milliards par an.
Les partenaires sociaux seraient missionnés pour trouver de nouvelles ressources pendant la période de gel. De nouvelles ressources, si on ne veut pas travailler plus longtemps, il y en a deux. Elles sont désagréables toutes les deux. Ce sont de nouveaux impôts, une hausse des cotisations, ou bien des retraites réduites progressivement, c'est-à-dire non indexées sur les prix.
L'intérêt de l'opération c'est qu'on aura gagné six mois de non-censure de la part des socialistes et on se rapprochera de la possibilité de redissoudre l'Assemblée. Que cela coûte quelques milliards de plus, tout le monde s'en moque. En réalité, cette affaire révèle une nouvelle fois le coût extravagant de la dissolution : cela a paralysé le gouvernement et interdit le redressement des finances. Coup de maître.
Dans le cas d'une nouvelle dissolution au mois de juillet et de nouvelles élections mais sans plus de majorité, la réforme partira à la poubelle complètement et on aura bouclé la boucle. Après avoir entendu parler pendant sept ans de la réforme des retraites, avoir connu les projets les plus baroques, mal préparés, mal négociés, mal votés, la France retrouvera son déficit inchangé, alors que le monde entier aura allongé la carrière dans l'intervalle.
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