Alors que les grandes organisations internationales, le FMI notamment, voient l’année 2023 en noir, le pire est encore loin d'être sûr. Plus encore, cela ne sent pas la récession. Car il est tout à fait possible que nous passions à côté.
Dans les périodes qui précèdent les crises économiques, les dirigeants d’entreprises n’ont qu’une préoccupation : diminuer leurs coûts, le nombre de leurs salariés. Aujourd’hui, c’est le contraire : ils ne pensent qu’à recruter, dans un marché du travail qui ne parvient pas à fournir assez de personnel.
Depuis la reprise post Covid, début 2021, la France a créé un million cent mille emplois. On n’avait pas connu ce rythme depuis la fin des années 1990. Et les salaires vont augmenter en 2023 davantage qu’en 2022, ce qui va mettre de l’essence dans le moteur.
Lorsque l'on évoque la bonne santé des entreprises, on pense surtout aux grandes entreprises. Et celles-ci ne se portent pas bien, mais très bien, affichant des bénéfices records. Mais parmi les PME et TPE, il est vrai que la situation est beaucoup plus contrastée. Ceux qui subissent la montée des prix de l’énergie sont essorés. Là encore, cela devrait se stabiliser, avec les protections sur les contrats et le relatif calme sur les marchés du gaz.
Même constat chez nos voisins. Lundi 9 janvier, le taux de chômage de la zone euro a été publié : il est au plus bas depuis que l’indicateur existe, à 6,5-7% pour la France. L’Allemagne a publié aussi ses chiffres de production industrielle pour la fin de l’année, en très légère hausse, alors que l'on attendait une contraction à cause du prix de l’énergie.
Une seule explication possible : les considérables soutiens budgétaires des états, en particulier celui de la France. Chez nous, le déficit a atteint 150 milliards d’euros en 2022, l’équivalent de 5 points de croissance qui ont été injectés par l’État dans l’économie française, pour soutenir les revenus des ménages et alléger les coûts des entreprises.
En 2023, le rythme est le même, ce qui est très efficace contre la récession. Ce soutien s’exprime par exemple sous la forme du bouclier tarifaire pour les ménages sur l’électricité et le gaz, que la France a été la première à mettre en place, dès octobre 2021, bien avant l’invasion de l’Ukraine. Et en plus, ce bouclier nous a permis de gagner en compétitivité.
En bloquant les tarifs de l’énergie, il a ralenti la hausse des prix en France. Sur 2021 et 2022, la différence d’inflation avec l’Allemagne est de 3,9%, et de plus de 5% avec l’Italie. Idem pour les coûts du travail, qui évoluent parallèlement à l’inflation. Une inflation plus faible qu’ailleurs, c’est donc autant de gagné pour l’exportation de nos produits, qui seront plus intéressants que ceux de nos voisins. Bien joué, donc.
À ceci près quand même que tout cela, évitement de la récession et compétitivité améliorée, est obtenu avec le creusement de la dette publique. Quand tout va bien, nous en profitons pour dépenser. Quand ça va mal, nous dépensons pour que cela aille mieux. Ainsi va la France.
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