Deux magots suscitent la convoitise de l’État. Il s'agit des excédents accumulés par deux départements de la protection sociale française, celui de l’assurance-chômage, l’Unedic, et celui des retraites du secteur privé, l’Agirc-Arco. Deux domaines qui sont gérés par les partenaires sociaux, le patronat et les syndicats. Les retraites du privé ont accumulé 68 milliards de réserves financières. Du côté de l’Unédic, c’est plus modeste, avec 4,3 milliards d’excédents en 2022, et sensiblement la même chose cette année.
L’État, toujours impécunieux, est à la recherche de ressources nouvelles pour dépenser davantage, surtout aujourd’hui, puisqu'il a poussé la dépense publique à son paroxysme. Pour l’assurance-chômage, l’État prévoit non seulement de ponctionner 2 milliards cette année, mais de poursuivre les années prochaines, pour une dizaine de milliards supplémentaires. Il s’agirait de financer la réforme de Pôle emploi, appelé à devenir France Travail. Mais cette mesure fait hurler syndicats et patronat.
Les syndicats voudraient améliorer les règles d’indemnisation, devenues plus restrictives à la suite d’une réforme imposée par le gouvernement en 2021. Le patronat lui, rappelle une évidence oubliée : l’Unédic a 60 milliards d'euros de dettes, accumulées à cause des déficits des mauvaises années. Pourquoi ne pas rembourser une partie de ce fardeau avec ces excédents ?
Mais le gouvernement ne veut rien entendre. Il explique que cette dépense rapportera de l’argent, puisque la réforme de Pôle emploi le rendra plus efficace. Cet argument a été avancé vingt ans auparavant, quand l’ANPE a été transformée en Pôle emploi. Le résultat a été compliqué pendant plusieurs années. Sur le fond, c’est toujours le même travers : quand il y a des déficits, les dépenses et l'endettement continuent. Les excédents sont aussi dépensés.
Le régime des retraites du privé, qui assure 13 millions de salariés, a été remarquablement géré par les syndicats et le patronat. Bien mieux que la retraite de la sécurité sociale. L’exécutif a été tenté d'y toucher pour financer l’augmentation des petites retraites. Pour parer à toute éventualité, les partenaires sociaux réfléchissent à l’emploi de leurs excédents.
Depuis 2019, pour faire face à la détérioration des comptes, les partenaires sociaux avaient décidé d’appliquer une décote de 10% sur les pensions de ceux qui prenaient leur retraite avant 63 ans, soit plus tard que l’âge légal de l’époque. Cette décote pourrait être supprimée lors des négociations qui débutent.
Au plan financier, elle n’est plus nécessaire, sous l’effet de l’amélioration de la conjoncture et de la récente réforme des retraites, qui retarde l’âge légal à 64 ans et va faire rentrer de l’argent dans les caisses. Les partenaires sociaux veulent garder un tel matelas de sécurité avec les 66 milliards de réserves, qui représentent six mois de versement de pension, Une étonnante et remarquable sagesse de la part de gestionnaires publics français et des partenaires sociaux.
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