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C'est un record français, ou plutôt un
bonnet d’âne. La France est désormais le pays qui a la dette publique
la plus importante d’Europe, exprimée en euros, 2834 milliards au dernier
chiffre connu. C’est largement plus que l’Allemagne, 2400 milliards, et même
plus que l’Italie, 2700 milliards. L’Italie a longtemps été la détentrice du
titre, mais elle a dû nous céder sa miteuse couronne il y a quelques mois.
Cependant, en pourcentage du PIB, le rang de la France n’est
pas si mauvais. Habituellement on exprime la dette publique en
pourcentage de la richesse produite, le PIB. Mesurés à cette aune, nous ne
sommes que le quatrième plus mauvais sur 27, avec nos 115,4% du PIB. Mais nous
progressons.
Nous avons par exemple rattrapé dans la côte la Belgique, qui était l’une plus mauvaises. Et Chypre n’est qu’à une encablure, nous n’allons en faire qu’une bouchée. Si on revient à la dette exprimée en valeur absolue, c’est-à-dire en euros, nous sommes désormais à la tête de la quatrième dette la plus importante au monde, derrière les États-Unis, la Chine et le Japon.
Le Royaume-Uni n’est pas loin, mais il est derrière nous. La France, à cause de l’importance de son déficit, est le quatrième émetteur de dette sur la planète, derrière les États-Unis, la Chine et le Japon.
On peut dire c’est la crise sanitaire qui nous a mis par terre. Encore faut-il remarquer qu’elle n’a pas eu le même impact partout. Chez nous, ce sont 400 milliards de dettes supplémentaires. Sur la même période, en Italie, ce sont 280 milliards.
En Allemagne, pays pourtant plus gros, seulement 300 milliards. Il y a donc bien eu le fameux "french factor", qu’on appelle en français le quoi qu’il en coûte. Et c’est aussi un aspect du bilan Macron.
54% de la dette française est détenue par des étrangers, des fonds de pension, des banques, des investisseurs. Ce qui nous rend vulnérables, contrairement à l’Italie, car les étrangers sont toujours plus prompts à vendre leurs titres et à ne plus prêter en cas de gros temps sur les marchés financiers.
L’autre fait remarquable, c’est que la Banque de France détenait, à la mi 2021, 18% de notre dette, c’est-à-dire en gros 500 milliards d’euros. Autrement dit, si nous avons pu financer sans dégâts le "quoi qu’il en coûte", ça n’est pas grâce à notre bonne mine. C’est grâce à la Banque de France qui a créé de la monnaie.
Tant que la BCE avale nos emprunts comme la baleine avale le
plancton, ça ira. Mais ça durera moins que les contributions. Déjà, les
effets pervers se font jour, avec la poussée d’inflation qui mord sur notre pouvoir d’achat.
Et ce qui est sidérant, c’est qu’on n’a jamais aussi peu
parlé du rétablissement de nos finances publiques dans une campagne électorale.
Pire, la plupart des programmes prévoient des dépenses nouvelles pour des
dizaines, des centaines de milliards d’euros supplémentaires. Comme si le "quoi qu’il en coûte" allait durer mille ans. Le French Factor.
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