Alors que le Roi Charles, champion de la cause environnementale, poursuit sa visite en France, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, vient de repousser de plusieurs années l’entrée en vigueur de mesures anti-carbone décidées par ses prédécesseurs. L’interdiction à la vente de véhicules thermiques, tout d’abord, recule de 2030 à 2035. L’interdiction à la vente des chaudières à gaz est passée, elle, de 2026 à 2035, et est assortie d’exceptions qui la rendent facilement contournable. Les obligations de rénovation des propriétaires de logements à louer, enfin, sont assouplies. C’est toute la stratégie climat du pays qui est repoussée aux calendes grecques.
Rishi Sunak souhaite éviter aux Britanniques les milliers d’euros, voire les dizaines de milliers d’euros, de surcoût pour s’équiper en nouveau matériel, voiture ou chauffage, à une époque de forte inflation.
En réalité, il fait de la politique, avec le constat que l’hostilité des populations aux mesures climat monte en Europe, à mesure que celles-ci commencent à coûter cher et à mesure qu’elles perturbent profondément des secteurs entiers de l’économie : les transports et l’automobile, mais aussi l’immobilier et la construction, l’énergie, le chauffage etc. Le premier ministre, dont la majorité est en difficulté dans les sondages, espère bien la sauver lors des prochaines élections, grâce à ce revirement.
En Europe, des mouvements anti-climat montent partout. Aux Pays-Bas, le parti des paysans milite contre les mesures pro-environnement qui gênent leurs exploitations. En Allemagne, l’interdiction des chaudières à gaz a provoqué une flambée de l’extrême-droite. À Londres encore, un puissant mouvement de contestation s'est formé contre la zone à faible émission autour de la capitale, qui aurait imposé aux propriétaires de voitures anciennes un lourd péage. Le maire de Londres a dû renoncer au projet. C'est sans compter la Pologne, où la population est massivement pour le charbon.
Les opposants aux mesures radicales ne nient pas le réchauffement. Mais ils estiment, et c’est difficile de leur donner tort, que l’Europe est en avance sur la réduction des émissions de carbone, et que rien ne sert d’accélérer si, dans le même temps, les Chinois et les Indiens polluent énormément. Jamais on n’a brûlé autant de charbon sur la terre que cette année, ce n'est pas une chaudière au gaz qui va changer l’équation globale, c'est le raisonnement que tiennent ces européens.
À travers ce revirement politique, Rishi Sunak, veut en réalité recommencer le coup du Brexit, c'est-à-dire polariser l’élection avec un seul sujet, sur lequel les oppositions sont tranchées. En face de lui, il a le parti Labour, de centre gauche, qui reste férocement attaché aux mesures fortes de réduction d’émissions carbone et qui donnera prise à la critique d’être insensible aux problèmes d’argent des électeurs. D’un côté, les réalistes, de l’autre, les idéologues, c'est l'objectif du premier ministre britannique. C'est ce qui préfigure peut-être la vie politique des prochaines années dans nos pays.
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