En ouverture du sommet sur les océans à Nice le lundi 9 juin, Emmanuel Macron a évoqué l'exploration minière des fonds marins, affirmant que "nos abysses ne sont pas à vendre". Pourtant, si les fonds marins sont l'objet de tant de convoitises, c'est parce qu’ils sont extrêmement riches.
Il y aurait, au fond des mers, plus de cobalt, de cuivre, de manganèse et de nickel que sur la terre. On connaît l’intérêt stratégique qu’ont ces métaux pour la fabrication de batteries et l’industrie de la défense. L'intérêt est d’autant plus fort que sur terre, c’est la Chine qui en contrôle largement l’extraction.
Sous les mers, ces métaux sont logés dans des nodules, de la taille d’une pomme de terre, qui tapissent le fond des océans, en particulier sous le Pacifique. Ils se sont constitués il y a des millions d’années, à partir de débris, progressivement enrobés par des composants métalliques.
Pour récupérer et exploiter ces matériaux, il faut de gigantesques aspirateurs, qui vont travailler à plusieurs milliers de mètres sous l’eau, dans des conditions de pression, de température et de corrosion très agressives. Mais des entreprises chinoises, canadiennes, coréennes, japonaises et norvégiennes ont déjà fait des tests. En avril 2025, Donald Trump a d'ailleurs signé un décret pour autoriser l’administration à émettre des licences d’exploitation sous-marines à des entreprises privées, y compris dans les eaux internationales.
Dans les eaux territoriales, le fond des mers, près des côtes, appartient au pays concerné. Dans les eaux internationales, il appartient en principe à l’humanité. C’est ce que dit un traité international de 1982, appliqué en 1994, qui a créé une agence chargée de veiller à la protection internationale des fonds, l’ISA. "Les abysses ne sont pas à vendre", a d’ailleurs dit Emmanuel Macron à l’ouverture du sommet de Nice sur les Océans.
Mais comme d’habitude, Donald Trump s’en contre-fiche. Quant à la Chine, elle joue la stratégie inverse, en soutenant financièrement l’ISA et ses missions d’exploration, mais évidemment avec les mêmes objectifs que Trump : faire main basse sur ces réserves de minerai sous-marines. L’Inde est également très attentive à la question. En bref, il se prépare un affrontement entre les grandes puissances, analogue à celui qu’on observe sur les pôles ou dans l’espace. La terre devient trop petite pour la guerre des empires.
L'environnement est bien sûr le grand problème. Il y a d’abord les risques pour la biodiversité. Les profondeurs marines sont l’un des rares endroits inviolés, on connaît mal la vie qui y règne, et on ne sait pas anticiper les déprédations que causerait l’exploitation minière.
L’autre risque est climatique, les océans absorbent beaucoup de carbone qui est stocké dans les profondeurs, réserves qu’il ne faut pas perturber avec des forages. Les partisans des mines sous-marines expliquent bien sûr que l’exploitation des fonds marins serait moins polluante que celle des mines terrestres. En réalité, ils n’en savent rien. Et ça n’est pas rassurant.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte