Le président américain Donald Trump s'est lancé dans une chasse aux migrants, qui a des conséquences très concrètes. En Floride, par exemple, pour compenser le manque de bras, on fait désormais appel à des adolescents de 14 ans pour travailler. On envisage en effet d'assouplir la réglementation qui encadre le travail des mineurs de façon drastique.
Il s'agirait d'autoriser les adolescents, entre 16 et 17 ans, mais potentiellement jusqu'à 14 ans selon CNN, à travailler plus de huit heures consécutives pendant la nuit, plus de six jours d'affilée, qu'il y ait ou non école, et de diminuer les pauses, voire de les supprimer, puisqu'elles ne seraient plus obligatoires. Une loi est à l'examen au Parlement de Floride, elle a déjà été approuvée en commission.
Le recul social est considérable, ça ramènerait la Floride en matière de législation du travail des mineurs au début des années 80, parce que les protections ont été introduites à partir de cette date, elles seraient supprimées.
En cause, la chasse aux migrants irréguliers qui a été déclenchée par l'administration Trump, qui est d'ailleurs vivement encouragée par le gouverneur de Floride, lui-même républicain, Ron DeSantis. Donald Trump, pendant sa campagne électorale, se flattait de pouvoir expulser au moins 15 millions d'étrangers sans papier. Et ça commence.
Le problème, c'est que ces immigrés clandestins, pour certains, travaillent, ils sont indispensables à l'économie américaine. Ce serait donc clairement pour les remplacer qu'on ferait travailler les adolescents. Les clandestins occupent souvent des postes peu qualifiés, peu payés, justement des postes où on estime pouvoir embaucher des jeunes, par définition non qualifiés.
En Floride, c'est par exemple l'agriculture qui occupe les deux tiers des terres. On cultive là-bas des agrumes. L'État de Floride fournit 70% des agrumes consommés aux États-Unis et on y élève des bovins. L'autre secteur clé de la Floride, c'est bien sûr le tourisme qui emploie beaucoup de main-d'œuvre non qualifiée.
La Floride ne protège plus ses jeunes et c'est même pire que ça. Le gouverneur DeSantis s'est demandé récemment : "Quel mal y a-t-il à exiger de nos jeunes qu'ils travaillent à temps partiel maintenant ? C'était comme ça quand j'étais jeune ". Aujourd'hui, pour les 16-17 ans, ils seraient 93.000 à être actifs, sur une population totale de 520.000. Soit un adolescent sur cinq, ce n'est pas rien. La plupart de ceux-là poursuivent leur scolarité en même temps qu'ils travaillent. Grâce à cette nouvelle loi, pour cela, ça sera l'école la journée et le travail la nuit, sans limitation.
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