L'Europe se lance à son tour dans la course aux ressources minières. Mardi 25 mars, Stéphane Séjourné, commissaire à la stratégie industrielle français, a présenté un plan pour recouvrer la souveraineté européenne en matière de mines. Il a identifié 47 projets d'extraction ou de raffinage de métaux indispensables et de terres rares, indispensables aussi à la fabrication de batteries, de semi-conducteurs… Ce sont des ingrédients clés pour lesquels nous sommes aujourd'hui largement dépendants du bon vouloir des autres.
Comme sur à peu près tous les sujets, la Chine est l'acteur principal. Le pays détient une position dominante pour l'extraction du gallium, du germanium, du graphite et même du lithium. C'est pire encore d'ailleurs pour le raffinage avec 85% des capacités mondiales.
Ces éléments existent pourtant sur le sol européen. En France, par exemple, il y a un projet d'extraction de lithium dans l'Allier, un autre en Alsace, on a également du nickel en Nouvelle-Calédonie, même si l'exploitation est largement déficitaire là-bas. Le problème pour ouvrir de nouvelles mines, c'est l'acceptabilité de ces projets industriels par la population.
Le retour des mines fait parfois peur. On a en tête les clichés de Germinal, les mines de charbon du XIXe siècle. Mais, ça n'a plus grand-chose à voir parce que la technologie est là. D'ailleurs, on ne pourra ouvrir des mines que si elles sont plus propres qu'avant. Mais il est vrai que les populations en Europe sont de moins en moins tolérantes envers ces grands projets qui bousculent forcément l'environnement. Du coup, les procédures deviennent interminables pour ouvrir des mines et très aléatoires. C'est l'une des choses que voudrait changer la Commission, en raccourcissant les délais qui sont aujourd'hui de dix ans en moyenne.
L'objectif reste de ne pas sacrifier l'environnement, il faut rester vigilant sur les déprédations, parce qu'il y en a, mais on ne peut pas rester passif alors que la course mondiale aux matières premières se déchaîne.
Cela fait 20 ans que la Chine multiplie les prises de contrôle de mines en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, avec une stratégie patiente de prédation. L'Amérique de Trump s'y met. Regardez l'appétit que déchaîne le Groenland et son riche sous-sol chez le président américain. Demain, il envoie des émissaires semi-officiels là-bas. L'Amérique de Trump veut posséder davantage de terres pour exploiter leurs ressources enfouies.
C'est le retour de la géographie. La géographie devient un élément clé dans la confrontation stratégique, militaire et économique entre les grandes puissances. L'Europe ne peut pas, ne doit pas rester à l'écart, sauf à prendre le risque de rester une puissance secondaire, dépendante des autres pour son niveau de vie.
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